40 - Un mystérieux visiteur

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Lisbonne, 30 septembre 1477.

« Entre Christophe, quelle pluie ! C'est bien passé à Porto Santo ? »

« Oui, mais...enfin... »

« Christophe, ça va ? Tu me sembles un peu confus. »

« Bartolomé, si je suis passé par ce temps, c'est parce que je dois absolument te parler de quelque chose qui m'est arrivé. »

« Tu le sais, qu'avec moi tu peux parler de tout, allez, assieds-toi, raconte. »

Christophe s'assit, posa sur la table en bois son chapeau tout mouillé et se passa les mains dans les cheveux, cherchant les mots.

"Donc, procédons par étapes, commençons du début.

Il y a un mois, environ, j'étais à la plage en train de manger un peu de pain et de fromage, face à la mer, comme je fais d'habitude, sur la côte occidentale. Tout d'un coup, peut-être parce que j'étais dans mes pensées et je ne l'ai pas vu venir, un type arrive, il aura eu mon âge, trente ans à tout casser, et s'approche pour me parler."

« Et c'était qui, tu le connaissais ? »

« Pas du tout, jamais vu auparavant ! Attends, le mieux doit encore arriver ! Il me raconte qu'il est artiste, qu'il travaille à Florence et qu'il a quitté l'atelier où il travaillait pour me parler. Exactement ces mots, ce type a fait tout ce chemin jusqu'à Porto Santo pour parler avec moi ! »

« Pour parler avec toi ? Mais si vous ne vous connaissez même pas !"

"Mais oui ! Apparemment c'est depuis un an, en gros, qu'il court sur mes traces avec un message très important à me donner.

On a fait ensemble le chemin du retour et on a continué à parler, après, à l'auberge de Miguel, à Vila Baleira, devant deux verres de vin. Comme d'hab il y avait un tel bordel que personne pouvait entendre notre conversation.

Je vais couper court, lui, il croit que la voie vers les Indes, en naviguant vers l'Ouest, est possible. Et d'ailleurs, selon ses sources, cette voie aurait déjà été parcourue plusieurs fois dans le passé. »

« Dans le passé ? Mais quand ? Peut-être seulement à l'aller, car personne n'est jamais revenu de l'autre côté de cet horizon ! »

« Par passé il veut dire il y a des siècles, cette connaissance a été perdue. »

« Frère, tu me donnes la chair de poule, continue ! »

« Tout le secret serait dans la connaissance des vents, il faut savoir quand ils soufflent vers l'Ouest et quand ils soufflent vers l'Est, autrement, on perd trop de temps et on se retrouve sans plus de réserves de nourriture, pile au milieu de l'Océan ! »

« Oui, en effet, ça a du sens ce que tu dis. »

« Ce savoir a été jalousement gardé pendant les siècles. Apparemment les Egyptiens étaient à connaissance des terres au-delà de l'Océan et grâce à des peuples de la côte occidentale d'Afrique ils arrivaient à se procurer des drogues qu'on trouve pas de ce côté du monde ! »

« Des drogues... comme le poivre et la noix muscade ? »

« Rien, rien de comparable ! Je parle de trucs forts, de trucs jamais vus, des drogues qui peuvent te donner le courage d'un lion ou l'euphorie comme si t'avais conquis le cœur de la femme que t'aimes ! »

« Mon dieu ! »

« Les Egyptiens ont gardé le secret et, pour bien le protéger, ils ont créé le mythe de l'Atlantide. »

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