38 - Le serment

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« Anabella, t'es où ? »

« Je suis ici, Giuliano, à côté de toi. »

« Pourquoi tu m'as tendu un piège, pourquoi tu m'en a pas parlé ? » Je n'arrive pas à retenir ma colère.

« Giuliano, je suis désolée, c'était ma seule façon de t'aider, en aucune façon t'aurais pu rentrer en contact avec la Société. Si, maintenant, tu veux pas en faire partie, tu peux toujours dire non, tu les as pas vus, t'as vu que moi, et déjà comme ça, c'est une grosse infraction des règles, mais c'était le minimum qu'on pouvait faire. »

« Anabella, vient ici à côté de moi, donne-moi ta main. »

Sa main est chaude, souple, il n'y a pas d'hostilité cachée dans ses muscles.

« Je veux te poser une question, au fond c'est celle qui compte le plus pour moi. » Je respire profondément :

« Notre histoire faisait partie du plan ? »

« Giuliano, ça faisait partie du plan que je travaille au Café Vito, ça oui, parce que comme ça j'aurais pu rentrer en contact avec toi, mais le reste... le reste non, ça n'a pas du tout été prévu. »

« Embrasse-moi. »

Elle saute à califourchon sur la chaise et nous nous embrassons.

« Allez, c'est bon, appelle-les, j'ai pris ma décision. »

J'entends les pas de nombreuses personnes qui défilent à côté de moi.

Il y a un silence solennel.

« J'accepte. »

S'ensuivent des applaudissements.

Ils m'ôtent les liens, m'aident à me mettre debout, mais je reste avec les yeux bandés.

Une cérémonie d'investiture commence.

Le vieux m'adresse une longue série de questions, pour vérifier que je sois toujours en mesure d'agir pour le bien de la Société et de garantir la confidentialité de l'information.

Je réponds je jure à toutes les questions.

Je deviens, officiellement, membre de la Société.

Anabella m'enlève le bandeau et me couvre de baisers.

Je suis aveuglé par la lumière, mes yeux sont restés dans le noir bien trop longtemps.

Je vois un grand salon, très aristocratique, avec une énorme cheminée, un vieillard vient vers moi, se présente, Lev, il a été mon interlocuteur, grand, quatre-vingts ans environ, mais avec une forte présence, barbe blanche, cheveux épais et peignés en arrière.

Il me présente une femme âgée, sur un fauteuil roulant, Hélène – elle est la propriétaire de la villa où je me trouve – des cheveux blancs coiffés en arrière en chignon, et deux yeux d'un bleu très intense.

Je reconnais Olga qui me fait un clin d'œil de loin.

Un serveur sert du champagne pour tous, pour célébrer, tout le monde veut me connaître, ils sont au moins une cinquantaine.

L'hôteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant