Maudite Louve

Chapitre 28

Kaïsa
Néant s'approcha et posa sa main sur sa poitrine. Je commençais petit à petit à le voir. Son nez long, ses lèvres étaient fines et me souriaient familièrement. Ses yeux gris devenaient d'un vert clair et ses cheveux roux courts apparurent.

Il me ressemblait. Puis je sentis une force chez Néant s'agrandir de plus en plus, seul mes lèvres ont réussi à prononcer ce mot qui iluminait tout ce qu'on ne comprenait pas.

- Frère..

Néant souriait.

- Je n'ai pas eu de prénom vu que je suis mort avant ma naissance. Mais tu peux m'appeler petit frère.

Mon frère rigolait et je le pris dans mes bras. Je sentais son corps contre moi, sa respiration qui frôlait mes cheveux et mes joues. Son coeur battait et il ne réagisait pas à mon câlin.

Le garçon qu'avait perdu ma mère lors de ma première transformation.

- Attend. Me dis-je en le repoussant. Zalia m'a dit qu'elle t'avait amenée dans l'autre monde directement.

Néant me souriait et me pointait le ciel.

- Le plus dur est de monter que de descendre. Tu sais quand tu penses à moi, ça me tire en bas.

Quand je pense à toi ? Me demandai-je. C'est vrai que je pensais à lui. C'était l'enfant qui devait naître et qui n'a pas pu à cause d'un humain et parce que je n'avais pas su protéger ma mère.

Mon père m'avait dit "durant mon absence, surveille maman et protège la d'accord".

Petite fille que j'étais, j'avais accepté. Cependant je l'avais regretté. Si j'avais refusé est-ce que mon père serait resté, aurait-il envoyé un de ses hommes chez nous.

Je me posais toujours des questions et je me sentais coupable de sa mort. Et là, mon premier frère était devant moi, souriant.

- Ce n'est pas ta faute. C'était mon destin, comme le mien qui est de prendre possession de ce monde d'âme.

Peut-être avait-il raison ? Zalia ne parlait plus et Théo hésitait comme moi.

Mon frère avait un contrôle sur ce monde alors que moi non. Et il avait parlé d'une succession. 

- Kaïsa. Tu peux repartir, mais tu dois me donner ta main.

Néant me tendit sa main en me souriant. Je le regardais et voyait notre ressemblance. Il était magnifique. Maman serait fier de son fils, elle l'aimait tellement.

Je me souviens de sa tristesse et mon père ne se pardonnait jamais d'avoir laisser sa femme et sa fille sans protection.

Nous lui avons dit que ce n'était pas sa faute. Il n'y avait jamais eu d'humains sur notre territoire et les loups dans les allentours respectaient notre meute.

Je tendis ma main quand j'entendis une voix m'appeler. Je me tournais et derrière moi je vis mes parents.

- Je ne pense pas que tu devrais le toucher Kaïsa. Me dit Olivia

- Il n'est pas ton frère. Il ne l'a pas été. Ajouta mon père énervé.

Néant poussa un juron et je sautais en arrière pour me protéger. Théo m'avait rejoint prêt à attaquer.

- Que voulez-vous dire ? Demandai-je à mes parents.

Ma mère regarda son fils puis ferma les yeux.

- Kaïsa, tu m'aimes parce que tu as vécu avec moi. Tu as grandit avec nous. Tu aimes ton frère décédé et nous aussi nous l'aimons. Mais cela ne veut pas dire que lui aussi. M'expliqua Olivia