Christel stoppa ses jérémiades d'un geste.
– Quand je disais que les gonzesses ont le chic pour chercher la petite bête, grimaça-t-il. Lilian, l'essentiel est de rentrer et de se cacher sur place. Il est évident qu'on ne va pas rester comme des cons au milieu de tout le monde, à attendre que quelqu'un dise quelque chose. On balance un petit craque, on court se planquer, et on est peinards.
– Et si on demande à voir nos visages ?
« Lilian, intervint la Dame en lui posant la main sur le bras, laissez-le parler. »
Prise de court par ce désir de la faire taire, elle se tut alors. Christel remercia sa Dame d'un signe de la tête.
– Donc, pour en revenir, expliqua-t-il, voilà comment ça va se passer : la comtesse nous prête une voiture avec chauffeur. Oui, avec chauffeur, parce que je nous vois mal débarquer là-bas en conduisant nous-mêmes. On entre sur le campus. S'il le faut, on balance un bobard sur notre identité. On se gare au plus près des bâtiments, et dès qu'on a l'occasion, on se planque à l'intérieur. Ce sont les entrées du campus qui seront surveillées, donc, à-priori, les accès des bâtiments auront leur niveau de surveillance normal.
– Et la voiture, intervint James, qu'est-ce qu'elle devient ?
– Je ne sais pas encore, avoua Christel. Ce serait mieux qu'elle reparte aussi sec, surtout si on doit être découverts, parce que je parie que le chauffeur sera aussi mort que nous. Après, c'est vrai que ce serait utile de l'avoir sous la main, si on doit se carapater.
– Il pourrait aller se garer ailleurs, un peu plus loin sur le campus, proposa Lulu. J'imagine que s'il faut voir et être vu, à votre nouba, tout le monde sera au même endroit. Il y aura donc forcément des secteurs qui seront déserts. Et puis, il ne doit pas y avoir qu'une seule entrée, dans cet endroit. Il y en aura peut-être une qu'il sera plus facile de franchir pour sortir.
– En pleine nuit ? intervint Lilian qui connaissait le sujet comme sa poche. Pas sûr. Je me rappelle une fois, avec Nat' et d'autres copines, on avait voulu faire une blague en se laissant enfermer dans le campus. Malheureusement, pour sortir, ça a été une autre paire de manche.
– Les campus sont fermés, maintenant ? s'étonna James. Je croyais qu'ils restaient accessibles tout le temps.
Lilian eut une grimace contrite.
– Il fut un temps, peut-être. Je sais que l'actuel bâtiment de sciences est une ancienne résidence aménagée. Mais, maintenant qu'on a tous voiture avec chauffeur, le conseil d'administration n'a plus jugé utile de conserver les dortoirs. À part un peu de personnel, il n'y a plus personne pour dormir sur place, la raison pour laquelle les accès sont bouclés le soir.
– Pas glop, râla Lulu.
– Donc, résuma Christel, si je comprends bien, on ne pourra passer que par l'accès principal ?
– J'en ai bien peur. Costumés ou pas, les bals de promo ont toujours été organisés comme ça.
James leva alors le doigt pour attirer l'attention générale.
– Euh... Si vous voulez, j'ai peut-être une idée.
Tous les regards se tournèrent vers lui.
– Écoutez, commença-t-il, ce que je vais proposer est peut-être simpliste, ou pas assez sûr à votre goût, mais on ne sait jamais.
– Vas-y, on t'écoute.
– Pourquoi votre... amie ne vous accompagnerait pas ?
Un silence accueillit sa proposition.
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Requiem Æternam Dona Eis [TERMINÉ]
ParanormalLondres, 1215. Voulant vivre leur amour loin des interdits, un moine et une jeune fille ne verront rien du bonheur qu'ils s'étaient pourtant promis de trouver. Fuyant leur abbaye, c'est la mort qui leur ouvrira les bras, sous la pire forme qu'ils po...