Il aperçut alors Kat et Siti tourner brusquement la tête vers la porte de l'appartement, et Siti émit un feulement sourd. Christel sentit immédiatement ses entrailles se contracter. Fasse que ce soit un voisin, pria-t-il, fasse que ce soit un voisin...
Ses réflexes réagirent avant son cerveau, et alors que Siti s'élançait vers le couloir, il lâcha son arbalète d'une main, dégaina un pieu de son étui et le lança, l'atteignant à la poitrine. Siti s'écroula avec un petit cri.
Christel commençait à se dire qu'il avait peut-être commis une erreur monumentale. Il n'aurait jamais dû emmener Lilian ici, pas sans renforts, pas sans qu'elle ne fût un minimum prête. Ils étaient tous trop fort pour elle, et sa ténacité n'y changerait rien. Et il vit Kat se précipiter à son tour vers le couloir alors que Smith bondissait vers lui, lui arrachant l'arbalète des mains et le saisissant par le cou.
Suspendu dans le vide, il battit vainement des jambes, alors que dans le couloir, un cri effrayé fut rapidement suivi par un craquement caractéristique. Christel ferma les yeux très fort, maudissant sa stupidité. Smith affirma son emprise, lui écrasant la gorge, alors que soudainement dans le couloir, il distingua la voix de Kat qui poussait un cri de surprise et que Lilian faisait irruption dans l'appartement.
Un pieu dans chaque main, sur la défensive, elle fit face à Kat qui entra après elle, le visage hargneux en se tenant le flanc. Siti se releva alors, sans paraître incommodée par le pieu qu'elle arracha sans façon de sa poitrine et jeta négligemment au sol.
– Alors, c'est tout ? se moqua-t-elle.
Lilian la regarda, pétrifiée.
– Christel, les pieux ne marchent pas sur elles !
– Tu auras le temps de mourir un bon millier de fois avant de savoir comment tu peux nous néantiser, ricana Kat.
Quand Christel vit les deux filles s'approcher d'elle, son cerveau eut un tour à vide. Il attrapa par réflexe un autre pieu à sa ceinture, et le planta sur la première partie du corps de Smith qui lui tombait sous la main, à savoir le flanc. Celui-ci le lâcha en poussant un hurlement. Le jeune homme ne lui laissa pas le temps de se remettre et lui décocha son pied dans la figure.
Alors que Smith s'effondrait plus loin, il regarda où en était Lilian et il sentit son estomac faire un bond : Kat avait immobilisé la jeune fille et Siti se tenait devant elle. Ce fut quand celle-ci ôta le foulard qu'elle portait autour du cou, et qu'il vit ce qu'elle avait au bas de la nuque, qu'il comprit ce à quoi Lilian avait affaire. Il se précipita sur Siti et l'envoya balader dans la cuisine alors que Lilian, dans un sursaut d'énergie, s'était jetée sur Kat, pieu au poing. Mais son réflexe la trahit et elle plongea l'arme trop bas dans le corps de son ennemie, l'atteignant au ventre. Ce fut néanmoins suffisant pour la mettre hors d'état de nuire quelques secondes. Elle la cueillit alors qu'un féroce coup de pied dans la figure.
Le rugissement de Smith emplit alors la pièce, et Christel se sentit à nouveau saisi par le cou et projeté au mur. Il s'écrasa contre un tableau et tomba à terre. Smith le prit ensuite par la cheville et l'envoya dinguer sur une table basse. Le jeune homme s'écrasa sur la table en verre, sentant les éclats se fendre sous ses épaules, mais se releva aussitôt. Smith plongea sur lui et Christel décocha attaque sur attaque, envoyant une série de coups de poings et de pieds, sans parvenir à en placer un seul. Celui-ci para la dernière offensive d'un geste presque négligeant et saisit à nouveau Christel à la gorge, serrant les doigts.
– Alors, susurra Smith d'une voix rauque, que vais-je faire de toi ?
Christel n'allait certainement pas lui faire le plaisir de répondre. Et il n'en eut pas besoin, car une voix s'éleva brusquement, presque inattendue :
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Requiem Æternam Dona Eis [TERMINÉ]
ParanormalLondres, 1215. Voulant vivre leur amour loin des interdits, un moine et une jeune fille ne verront rien du bonheur qu'ils s'étaient pourtant promis de trouver. Fuyant leur abbaye, c'est la mort qui leur ouvrira les bras, sous la pire forme qu'ils po...