Chapitre 6

13 2 0
                                    

Une heure du matin.

La luxueuse résidence de l'homme d'affaires Dave Stamper était plongée dans la pénombre. Le cambrioleur s'y déplaçait silencieusement, tâchant de se repérer au milieu d'un nombre incalculable de pièces.

Il trouva finalement le bureau.

Au dessus de la table de travail trônait un immense tableau représentant le businessman en gentilhomme anglais du XIXème siècle. Vanité, vanité, quand tu nous tiens... Il tira le côté droit de la toile et, comme prévu, celle-ci pivota, dévoilant un coffre-fort encastré dans le mur.

Jusqu'ici, tout se passait comme écrit dans son plan. Après avoir désactivé les alarmes, il s'était introduit dans le lieu par une fenêtre du rez-de-chaussée, en faisant attention de n'être par surpris par la ronde des gardiens. Quatre hommes en tout patrouillaient autour de la maison, mais aucun à l'intérieur. Le système de sécurité mis hors-circuit, il avait pu circuler librement, quoiqu'avec difficultés, uniquement éclairé par la lune.

Il se trouvait à présent face au but de son intrusion. Dans ce coffre se trouvaient les documents qu'il recherchait. C'est donc maintenant que commençait la partie la plus risquée de son entreprise.

Malgré tous ses efforts, il n'avait pas réussi à se procurer le code. Il allait donc devoir forcer la porte d'acier. La méthode choisie était simple : faire sauter la serrure avec un pain de plastique... et filer en quatrième vitesse pour échapper aux gardes rameutés par le boucan. Scoop and run (1), à la manière des ambulanciers, c'était ça le plan.

Il colla l'explosif caoutchouteux sur le coffre, puis y planta deux électrodes reliées à un détonateur par des fils électriques. Il alla se mettre à l'abri dans la pièce d'à côté, puis abaissa l'interrupteur de la télécommande.

Durant la préparation de son coup, il avait bien étudié les caractéristiques des coffres-forts encastrables, ce qui lui avait permis de mitonner un explosif justement dosé. La déflagration détruisit parfaitement la serrure, mais sans atteindre l'intérieur de l'enceinte, ni provoquer de fumées trop importantes. Les plastiques modernes permettaient ce genre d'exploits.

En revanche, il n'y avait rien à faire pour le bruit. La détonation avait probablement réveillé la plupart des voisins. À partir de là, les dés étaient jetés. Il entendit les hommes en armes se mettre à crier dans le jardin. Déjà, on s'agitait autour de la porte d'entrée.

Plus une seconde à perdre !

Il se jeta sur le coffre et attrapa son contenu : une simple clé USB. C'est fou comme l'informatique avait facilité le travail des cambrioleurs. Si les listings qu'il convoitait s'étaient trouvés imprimés en version papier, il n'aurait jamais pu embarquer les milliers de pages que cela représentait et tout son plan serait tombé à l'eau.

Bruit de porte claquant lourdement contre un mur. Les agents de sécurité étaient rentrés. Il lui fallait maintenant espérer que ses calculs se révèlent justes. En étudiant les plans de la villa, il avait estimé qu'il fallait entre quinze et vingt secondes à des hommes lourdement équipés pour atteindre le bureau, au premier, depuis l'entrée principale. C'était toute l'avance dont il disposait sur ses assaillants.

Il déclencha son émetteur pour prévenir Max et détala aussi vite que possible vers l'étage supérieur. Au loin, il distinguait le son lourd d'un piétinement de rangers s'approchant à grand pas.

Après avoir grimpé les marches quatre à quatre, il atterrit face à une porte métallique. Pas le temps de vérifier si elle n'était pas, à tout hasard, ouverte. Il dégaina un pistolet et tira dans la serrure. Puis, il sortit, pour se retrouver sur le toit.

Dévoré de l'intérieur [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant