Chapitre 4

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Il s'était toujours demandé pourquoi la salle de réunion principale était si grande. Prévue pour accueillir une trentaine de personnes, ils ne s'y réunissaient jamais à plus de sept ou huit. En l'occurrence, ils seraient cinq aujourd'hui : lui-même, le général, les deux types en costume et le professeur, qui devait arriver d'une minute à l'autre.

Celui-ci entra bientôt, petit bonhomme courbé, presque bossu, au visage dur et perpétuellement de mauvaise humeur. (Il pensait même ne l'avoir jamais vu sourire.) Le scientifique resta debout face à la table et prit immédiatement la parole.

— Bonjour, vous vous demandez sans doute pourquoi je vous ai convoqué en urgence.

— Effectivement, répondit un des types en costume.

— Messieurs, il y en a d'autres. Nos observations satellites ont montré une activité comparable aux autres fois, aussi, il est fort probable que nous soyons confrontés au même genre d'attaque.

Remous dans l'assistance.

— Ça ne s'arrêtera donc jamais ? pesta le second type en costume.

Le général prit la parole.

— Allons, messieurs, pas de quoi s'affoler. Nous avons déjà fait face à deux reprises, il n'y a pas de raison qu'il en soit différemment cette fois-ci. Le projet arrive à son terme. Nous savions qu'une ultime attaque était possible.

— Vous le saviez ? reprit le type en costume. Pourquoi ne pas nous en avoir parlé ?

— Les questions militaires ne concernent pas les civils, à l'exception du professeur, qui dirige le projet.

Il se leva et poursuivit.

— Quoi qu'il en soit, je vais de ce pas mettre le service action sur l'affaire et activer nos contacts à la CIA, au FBI et à la NSA.

Il se tourna vers lui et le pointa du doigt.

— Vous. (Il s'adressait toujours à lui de cette manière, négligeant son prénom en signe de mépris.) Mettez en route votre bazar et essayez de les repérer.

Mon bazar ? Tu sais où tu peux te le carrer ? pensa-t-il. Mais pour toute réponse, il se contenta d'un sobre : « À vos ordres ».

Pour conclure, le gradé se voulut rassurant.

— Pas d'inquiétude messieurs, la situation est sous contrôle. Professeur, mettez le dernier tour de main à votre engin, et alors, ça en sera fini de tous ces petits problèmes. Quant à vous (il s'était tourné vers les types en costumes), rassurez vos hiérarchies : tout va bien. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai du pain sur la planche.

Il rassembla ses affaires et sortit. Ils firent de même.

Revenu à la machine (son « bazar »), il réfléchit. Il y avait sûrement moyen de tirer avantage de la situation. Il devait trouver une solution, et vite, car ce serait sa dernière chance d'agir, après quoi il serait trop tard.

Il cogita longuement avant d'entrevoir une lueur.


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Dévoré de l'intérieur [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant