Chapitre 13, partie 2

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Après avoir été le théâtre d'un vacarme assourdissant, le désert était redevenu paisible. Le silence de la nuit tombante se trouvait à peine troublé par le crépitement des flammes dévorant le 4x4.

John Hayes ouvrit sa portière, décrocha sa ceinture et tenta de sortir. Il chuta à terre. Après s'être relevé avec difficultés – il était courbaturé de partout – il fit le tour et aida Shirley à descendre. L'airbag lui avait fouetté le nez et elle saignait des deux narines.

— Ça va ? demanda-t-il.

— Je crois, oui.

— On l'a échappé belle.

— Qui sont ces types ?

— Je n'en sais rien.

— Vous pensez que c'est lié à la disparition de Peter ?

— C'est probable.

Elle baissa la tête en fermant les yeux et porta sa main à son front. Une migraine commençait à poindre. Bon sang, des tueurs ! Toute cette histoire était en train d'aller bien plus loin qu'elle ne l'aurait imaginé.

— Il faut... commença l'enquêteur avant de s'interrompre brusquement. Chut ! lança-t-il à Shirley.

Il tendit l'oreille, elle fit de même. Au loin, le son d'une voiture approchant.

— Baissez-vous, intima-t-il à sa cliente, tout en joignant le geste à la parole.

Accroupis dans le fossé, ils étaient invisibles depuis la route. Jetant un coup d'œil discret, John vit un second 4x4, identique au premier, se garer à côté du lieu du sinistre. Deux hommes en costumes sombres en descendirent. Le premier était normal, voir anodin, mais le second avait une carrure de bodybuilder sous stéroïdes. Ils débutèrent une inspection de la place. Ils tournaient autour du véhicule en feu sans inquiétude. Ce devait être des pros, qui savaient pertinemment que, contrairement à ce que l'on voit dans les films, les voitures brûlent mais n'explosent pas.

— Ne bougez pas, commanda le privé à Shirley.

Il se mit en mouvement, avançant courbé et à pas de loup dans le sillon, en direction des nouveaux arrivants. Il les dépassa pour les prendre à revers. Puis, dégainant son arme, il s'extirpa de sa cachette précautionneusement. Quand il fut suffisamment près, il cria :

— Les mains en l'air !

Les deux hommes firent volte-face simultanément, pour se retrouver face à leur proie, devenue chasseur.

— Nous devons parler, messieurs. Je voudrais savoir qui vous êtes et pourquoi vous essayez de nous tuer ?

C'est alors que l'homme le plus éloigné (le normal) tenta de sortir un pistolet de sa poche. John lui décocha une balle entre les yeux. Profitant que l'arme n'était plus braquée sur lui, le deuxième type (le bodybuilder) se jeta sur le détective, en prenant soin de lui bloquer la main pour l'empêcher de viser. Il enchaîna par une clé au bras, le contraignant à lâcher son arme. En moins d'une seconde, la situation s'était inversée ; braqueur et braqué avaient échangé leurs places.

— Où est la fille ? lança l'homme en noir.

— La fille ? Quelle fille ? répondit John.

— Je vois. On veut jouer.

Calmement, il abaissa le chien du revolver.

— Je répète : où est la fille ?

John ne répondit pas. Son cerveau tournait à toute vitesse, cherchant désespérément une échappatoire.

Dévoré de l'intérieur [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant