Chapitre 3 Partie 2

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— Où est-il ?

Décoiffée, pas maquillée, mal habillée, elle avait presque fait peur à l'hôtesse d'accueil en se jetant sur elle. « Je-cherche-Peter-McAllister-c'est-mon-frère-où-est-il-? » avait-elle lâché, complètement paniquée, et la jeune femme (« Tiffany », d'après son badge) avait dû lui faire répéter.

— Je cherche Peter McAllister. C'est mon frère. Où est-il ?

— Chambre 364A. C'est au troisième. Prenez l'ascenseur derrière vous.

Elle n'avait pas fini sa phrase que Shirley s'engouffrait dans les escaliers. Pas le temps d'attendre.

À l'étage, elle rencontra le Dr Harris, un homme rond, de taille moyenne, la cinquantaine avancée, au crâne chauve ceint d'une couronne de courts cheveux blancs. Il ne payait pas de mine mais s'exprimait avec un accent universitaire très distingué.

— Je suis... commença Shirley.

— Shirley McAllister, la coupa le médecin. Je sais. Je regarde la télé comme tout le monde, dit-il en souriant.

— Cool. Vous savez qui je cherche, alors ? Où est-il ?

— Vous allez le voir, n'ayez pas d'inquiétude. Toutefois, je dois vous prévenir qu'il est actuellement dans le coma.

— Le coma ?

— Il s'agit d'un coma artificiel dans lequel nous l'avons plongé pour lui administrer un traitement. Il est épuisé, choqué, mais ne souffre d'aucune blessure grave. Il sera bientôt sur pieds.

— Quel soulagement. Puis-je le voir ?

— Deux personnes souhaitent vous rencontrer d'abord.

— Qui ?

Pour toute réponse, le docteur pointa son index derrière elle. Elle se retourna pour apercevoir deux hommes en costume s'approcher. Le plus grand s'adressa à elle.

— Mlle McAllister ? Andrew Perry. Nous nous sommes parlé au téléphone.

— Le NTSB, oui.

— Je vous présente mon collègue, William Gent.

— 'Pouvez m'appeler Will, glissa le collègue à la dégaine de vendeur de voitures d'occasion.

— Enchantée, répondit Shirley, dubitative. Que puis-je pour vous messieurs ? Parce que je suis assez pressée.

— Oui, bien sûr, je comprends.

L'enquêteur sorti un carnet de sa poche, qu'il se mit à feuilleter.

— Nous voudrions éclaircir quelques points. (Il tourna une page.) Votre frère...

Le portable de Shirley sonna.

— Excusez-moi une minute.

Elle décrocha et s'éloigna des deux importuns pour parler.

— Oui ?

— Shirley ? C'est Calista.

— Calista ? Qu'est-ce que tu veux ?

— On a reçu un appel à la rédaction. Il paraît que ton frère a été retrouvé vivant. Tu confirmes ?

— Je vois que les nouvelles vont vite.

— Que veux-tu ? Je suis journaliste, c'est mon job d'être informée.

— Et qui te renseigne, en l'occurrence ?

— Désolé, je ne peux pas révéler mes sources.

— Dans la mesure où tu les paies, j'appellerais plutôt ça des indics. Tu as soudoyé un infirmier, c'est ça ?

Dévoré de l'intérieur [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant