Chapitre I Thanksgiving.

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Maison de Solune, quatre heures de l'après-midi, Lundi 8 Octobre


Eather est levée depuis bien longtemps déjà, elle n'avait cessé de faire des cauchemars du départ de son père et du visage défiguré de sa mère dans une mare de sang. Après leur départ de l'hôpital, elle a suivi le groupe dans la maison de la cousine de Jughead. Elle n'est pas vraiment amie avec eux, elle n'avait parlé qu'une fois à Solune, elle n'apprécie pas vraiment les Serpents et elle hait carrément les Ghoulies. Eather est assise dans un fauteuil du salon, à observer les endroits où, il y a peine quelques heures, gisait le sang de la propriétaire. Elle revoit encore l'expression d'effondrement de Jug, le sang s'enfuir des visages de Betty, et Veronica, et le sang-froid dont ont fait preuve Archie, Toni, Cheryl et elle. Cependant, lorsque Betty les a appelés, Eather s'était déplacée avec eux, elle était revenue avec eux, et elle se sentait cent fois plus utile ici, que toute seule chez elle. Des bruits de pas font sortir Eather de sa transe, elle hausse le regard vers Betty, au visage pâle et fatigué.

— Salut, commence Eather, tu as du café dans la cuisine.

— Merci..., bredouille Betty en retour. Tu as dormi cette nuit ?

— Non, j'ai fait des cauchemars et toi ?

Elle secoue lentement la tête en soupirant, elle récupère un gros mug à café et le remplit pour le sucré par la suite.

— Jug n'a pas cessé de bouger et de dire des trucs sans aucun sens. Sans parler du fait qu'il s'est réveillé toutes les dix minutes en hurlant presque.

— Tant que ça ?

Eather rejoint l'autre adolescente dans la cuisine, s'asseyant sur une grande chaise de bar. Elle avait nettoyé les marques de sang là-aussi, elle fronce le nez en y repensant ; elle n'était même pas obligée de le faire et pourtant, c'est sans rechigner qu'elle s'est mise ardemment à la tâche.

— Ouais... Solune est importante pour lui, ils se ressemblent, ils arrivent à se comprendre, en même temps ils sont de la même famille ! Il ne voulait rien montrer, mais crois-moi que ça le touche énormément. Enfin, passons, et toi ? Tu la connais ?

C'est au tour d'Eather de secouer la tête.

— On s'est parlée rapidement, je lui ai demandé son briquet j'crois. Après, elle est plus revenue au lycée et je la voyais traîner avec les Serpents, alors, j'n'ai pas cherché à la connaître plus que ça ! Et pourtant, elle a des tatouages et des piercings, donc je pourrais engager la conversation comme j'veux, mais j'n'y arrive pas...

— Elle paraît froide, je te l'accorde !

— Mais comment toi, tu la connais ?

— Oh, il y a un an, quand elle est arrivée à Riverdale, nous l'avons hébergée. Au début, c'était compliqué, le dialogue était impossible, (elle pose le mug dans l'évier), ensuite, un beau matin, elle s'est décidée à nous parler. Depuis, elle a toujours été gentille avec ma famille et moi, elle nous a même donné de l'argent pour nous remercier. Mais, elle s'est forgée une carapace, si un jour tu arrives à lui parler, tu verras, c'est une bonne personne.

Eather ne fait que sourire, elle regarde ses mains qui tremblent surement à cause du manque de sommeil des dernières heures.

— Je vais voir comment va Jug. C'est vraiment gentil de ta part d'être restée avec nous Eather, merci.

— C'est normal, voyons.

Betty disparaît dans les escaliers, et Eather décide de partir en exploration des différents coins et recoins de cette immense maison.


Hôpital de la ville, chambre de Solune, au même moment


— Monsieur Jones ? Monsieur Jones, réveillez-vous.

Une infirmière secoue gentiment l'épaule de FP qui se réveille rapidement.

— Quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Rien, Monsieur Jones. Madame Cooper souhaite vous voir, je me disais qu'il était donc judicieux de vous réveiller.

— Oh oui, merci.

Il porte son regard sur Sol, qui semble être stable. FP sort de la chambre et rejoint Alice dans le couloir. Elle l'enlace instinctivement, essayant aussi de rassurer.

— J'ai appelé Betty pour savoir où elle était et elle m'a racontée pour Sol. Comment va-t-elle ? Je peux la voir ? Et toi, ça va ?

— Calme-toi Alice. De ce que j'ai pu voir, elle va bien, et moi aussi. Hé doc !

Le médecin en charge s'avance vers les deux personnes.

— Oui ?

— Ma nièce peut avoir des visites ?

Il pointe la porte derrière lui où trône le numéro « 28 ». L'homme en blouse regarde ses papiers pour y trouver le nom et le prénom de McKansy Solune ainsi que son diagnostic.

— Oui, à la condition que vous ne restiez pas trop longtemps. Nous l'allons l'emmener au bloc d'ici à une dizaine de minutes.

— Au bloc ?! hurle presque FP.

— Eh bien, lorsque vous dormiez, nous avons trouvé quelques fragments de balles restés dans l'organisme de votre nièce, dans la partie haute de son corps, vers les poumons et le cœur. De plus, elle a de nombreux caillots de sang et autres complications qui risquent de lui porter préjudices.

Alice perd toutes ses couleurs, et doit s'asseoir pour ne pas tomber à la renverse.

— Nous avons appelé plusieurs de mes collègues pour que tout se passe bien. Mais considérerez que c'est une bonne nouvelle, (devant le resserrement de mâchoire de FP, le médecin précise sans tarder) cela s'est développé assez tôt. Nous pouvons donc intervenir maintenant pour lui donner le plus de chances qu'elle s'en remette vite. Ses tatouages ne risquent rien, rit-il pour espérer détendre l'atmosphère. Par contre, je ne peux vous garantir qu'elle s'en tire sans cicatrice.

— Eh bien, faite de votre mieux pour qu'elle en ai pas ! s'emporte FP.

— Nous allons faire de notre mieux. Voulez-vous la voir maintenant ?

— Non, emmenez-la maintenant !

Le médecin ordonne l'admission de Solune au bloc opératoire, les infirmiers et infirmières prépare la jeune femme.

— Vous devriez rentrer chez vous, Monsieur Jones. Nous vous appelons dès qu'elle est sortie et puis, c'est Thanksgiving.

FP se force à ne pas répondre et repart avec Alice. Même si c'est un jour de fête, il n'a pas la tête à ça.

— On pourrait aller chez Pop's avec tout le monde, propose Alice.

— Ouais, pourquoi pas. Mais je dois passer chez moi avant.

— D'accord, on se rejoint là-bas. Ça va aller, moi aussi, je suis inquiète. Mais on peut au moins faire ça et penser à elle.

— Ouais, d'accord.

Les deux se séparent. Alice prévient tout le groupe de se rejoindre chez Pop's, même si ce ne sera pas un vrai repas de Thanksgiving, l'important est de le passer avec les gens qu'on aime, qu'on considère comme sa famille et surtout penser à tous ceux qui ne sont plus là ou qui se battent pour rester en vie.

Celles qui sauveront Riverdale [ Fini ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant