Celles qui sauveront Riverdale [ Fini ]

Chapitre V Chaque Âme possède sa part d'Ombre.

Le lendemain, après la fête, maison de Solune

Le soleil frappe sur les carreaux du salon, je m'étais endormie sur le canapé après le ménage express. En jetant un coup d'œil sur l'horloge, je m'aperçois que j'ai à peine dormi trois heures ; il n'est pas loin de huit heures et franchement, mon canapé ne m'a jamais paru aussi accueillant et confortable. Cependant, mon téléphone vibre sur la table, je me décide de répondre, non sans pester.

— McKansy, j'écoute.

— Solune, c'est le Docteur Ross. Vous vous souvenez de notre rendez-vous de ce matin ? Ou vous voulez encore l'annuler ?

— Non, non, j'arrive. Rappelle-moi l'heure, j'te prie.

— Neuf heures, ça sera bon pour toi ?

— Ouais, à tout à l'heure.

Ross raccroche. Je monte dans ma chambre, puis dans ma salle-de-bains. Je fais un brin de toilette rapide, m'habille comme d'habitude – mettant en plus mon blouson des Southside Serpents, et des collants en laine. J'écris un rapide mot à l'intention de FP, comme ça, il ne va pas s'inquiéter. Je prends ma voiture, branche mon téléphone pour que le pauvre ne décède pas en chemin et me dirige vers le cabinet du Docteur Ross.

Au même moment, maison d'Eather, dans un coin tranquille du quartier Nord

Eather se réveille avec une gueule-de-bois incroyable. Elle prend une douche bien chaude, s'habille chaudement au vu du temps, vérifie son téléphone et répond aux messages. Un numéro inconnu l'appelle.

— Atkins, répond-elle froidement.

— Salut, Eather. Comment tu vas ?

— Qui êtes-vous ?

— Allons, tu ne me reconnais donc pas ?

Eather éloigne son téléphone, met le haut-parleur et enregistre l'échange.

— Si je vous le demande, je pense que la réponse vient d'elle-même.

— Eather, Eather, Eather... Ma pauvre petite, je te pensais plus intelligente que ça. Tu ne te souviens donc pas de celui qui t'a donné le tuyau sur cette pute de McKansy ?

— Hum... Non ? Désolée.

— Eh bien, essaye de vite réfléchir. Je reviendrais vers toi.

Derrière cette voix trafiquée, Eather entend plusieurs bruits de fond atroces. La voix raccroche après un dernier rire cliché. La jeune femme arrête l'enregistrement, et s'assoit lourdement sur son fauteuil. Elle appelle Cheryl sans plus tarder.

— E ?

— Toni ? Où est Cheryl ?

— Elle dort encore, j'n'arrivais pas à dormir donc, dès que tu l'as appelée, j'ai préféré répondre, voilà tout. Qu'est-ce qu'il t'arrive, tu m'as l'air paniquée ?

— On peut se rejoindre chez Pop's ? J'aurais besoin de te parler, mais pas au téléphone. Il ne vaut mieux pas.

— Bien entendu, j'y serais dans une trentaine de minutes.

— Merci, Toni.

— Ne t'inquiètes pas, à tout à l'heure.

E raccroche, récupère sa voiture – ne voulant pas prendre sa moto par cette météo menaçante –, et part chez Pop's, une mallette sur le siège passager.