Planque de Gérard Calacan, une heure plus tard
Je reviens à moi, assise dans la poussière et sur un sol étrangement sec. Mes mains sont liées, contrairement à mes pieds. Lorsque je regarde autour de moi, j'ai l'impression de me retrouver dans une arène de fortune, trop haute pour être escaladée mais trop basse pour être visible par les autres ; ouais, c'est ça, en gros, il a creusé un foutu trou. Putain ! Il a prévu cette merde depuis des mois, voire des années.
— Tient, tient, tient, tu es réveillée ?
Je ne réponds pas, je ne lui fais pas cet honneur à ce connard.
— Tu restes muette ? C'est mignon. Mais, fort bien, je t'ai emmené un petit cadeau. J'espère qu'il te plaira, je me suis donné énormément de mal.
Je me relève en m'adossant contre le mur, mes jambes me font mal et ma tête tourne. Je prends une grande inspiration, et fixe la double-porte qui s'ouvre face à moi. Un homme de grande taille débarque, les yeux fous, un couteau dans sa main gauche et je reconnais que trop bien cette posture et cette veste.
— FP ?
Je peux entendre le rire guttural et mauvais provenant de Calacan.
— Tue-la, ordonne-t-il.
— Qu... ?!
Mon oncle s'élance vers moi, il pue la fumée et ses pupilles sont tellement dilatées que je ne distingue même plus la couleur de ses yeux. Je hurle son prénom pour qu'il arrête, mais, rien n'y faire, il est en plein trip. Il parle de démons, de sorcières et des identités défilent entre ses lèvres, j'en reconnais quelques-uns comme celle de Tall Boy et celle de ma mère. J'essaye, tant bien que mal, à éviter ses coups, mais putain ! Il est toujours vif et doué le con ! Je sens la lame s'infiltrer dans ma peau et ma chair plusieurs fois : cuisses, mollets, ventre... et encore, les douleurs sont tellement multiples que je ne décèle pas toutes les plaies.
— FP ! Bordel de merde ! FP ! Reprends-toi !
— Tu m'as laissé tout seul ! me répond-il méchamment.
— Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
— Tu le sais très bien, Cassy !
Je me tends, il pense sérieusement que je suis sa sœur ?! C'est la meilleure ! Gérard rit encore plus et fait des semblants de pas de danse. Il pointe une sorte de pistolet sur nous, mais quand il tire, ce ne sont pas des balles qui nous accueillons, mais de petites aiguilles à réservoir qui vomissent de la drogue dans notre sang. Cependant, je ne ressens pas vraiment de sensations particulières, contrairement à FP qui me paraît plus enragé que tout à l'heure. Mon oncle continue ses coups de couteau dans le vent, ses gestes sont nettement moins précis, plus brouillons et mal-assurés.
— Je vous laisse en famille, chantonne Calacan. Je vais m'occuper de mon autre invité. J'ai hâte de vous revoir vivants... ou pas.
— Enfoiré ! hurlé-je.
Il fait demi-tour et disparaît, je reporte mon attention sur mon oncle qui s'est arrêté en plein milieu de l'arène. Je remarque sa main trembler et le sang tâche le sol. Les cordes autour de mes poignets me mâchent la peau, ce qui me procure une détestable sensation de brûlure.
— Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi, merde ?!
— Je...
Putain, je ne sais pas quoi répondre, moi ! Je réfléchis rapidement, me repassant ce que ma mère voulait bien me dire sur son départ.
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Celles qui sauveront Riverdale [ Fini ]
FanfictionLa direction du Southside a toujours été une affaire une famille. Les Jones sont cette famille. Le Southside a toujours eu un symbole. Le double-serpent est ce symbole. Le Roi du Southside et de ses Serpents est Jughead Jones. La Reine n'est...