Celles qui sauveront Riverdale [ Fini ]

Chapitre LVIII Le Renouveau de l'Hiver

Mardi 2 Novembre 2021, quatre mois après le mariage d'Eather, Canada, Victoria

Pourquoi Victoria ? J'avais trouvé ça marrant de me marier dans une ville qui porte le prénom d'une meuf, voilà pourquoi ! J'avoue, Fangs m'avait mis une certaine pression pour qu'on se marrie assez vite, surtout après la cérémonie d'E et d'Arch. J'avais fini par céder, par accepter de poser une date et début Novembre m'avait parue parfait. Je n'avais pas voulu avoir d'enterrement de vie de jeune fille, une perte de temps, surtout dans ce court, très court, délais. Mais, nous avons réussi à tenir le pari. Avec Fangs, nous nous étions mis d'accord pour ne pas faire quelque chose de vraiment sophistiqué, si E ne nous avait pas engueulés, on se serait mariés en T-shirt, jeans, baskets. Mais bon..., je ne peux rien lui refuser, surtout quand Madame Andrews a une idée bien ancrée en tête. Elle m'avait traînée de force dans les boutiques pour trouver une robe, avec bien évidemment les filles, y compris, Lex : elle s'est bien intégrée dans notre groupe, et c'est génial ! Contrairement à celle d'E qui était vraiment près du corps, tout en sexy, en finesse et en élégance avec les touches de noir ; j'avais préféré une robe avec des manches longues en dentelle, un corset pas vraiment serré, et un bas large mais avec des borderies travaillées, aux couleurs grisonnantes et plus douces.

— Jug ? Tu es prête ?

FP entre dans la pièce alors qu'Eather termine le maquillage et place une épingle avec une pierre bleue dans le chignon ; c'était un bijou que j'avais trouvé dans les affaires de ma mère avant de débarquer à Riverdale... Le temps passe vraiment vite.

— Alors ? Elle est pas trop canon ? sourit fièrement E.

— Je... (mon oncle me regarde plusieurs fois) Si, superbe.

— On dirait maman, c'est ça ?

— Bien sûr, ça ne change pas, ça ! Tu peux toujours partir, tu sais ? Tu es réellement prête ? Vraiment ?

— Oui, l'oncle. Et toi ? Chaud ?

— Évidemment !

— Je vous attend à l'extérieur.

Eather sort, nous laissant tous les deux. J'avais demandé à FP de m'emmener à l'autel, je n'avais jamais connu Christopher, et comme maman n'est plus de ce monde : FP est à la fois, mon oncle et mon père de substitution, c'était évident que je lui demande. Je souris quand je repense à sa réaction, j'avais vu les larmes dans ses yeux, mais aussi de la joie et une sorte de reconnaissance.

— Ta mère aurait été tellement fière.

— J'aurais tellement aimé qu'elle soit là.

— Moi aussi, Jug... Tu lui ressemble vraiment, grâce à toi, j'ai retrouvé ma sœur.

— Grâce à elle, j'ai trouvé ma famille. (ma vision se trouble) Putain, je m'étais promise de pas chialer...

— Tu pleureras quand tu changeras ton nom !

— On y va, alors ?

— Ouais, si tu veux bien me faire l'honneur !

Il me tend son bras et nous partons vers les grandes portes qui cachent mes amis, ma famille et celui que j'appellerais bientôt « Mon mari ».

« J'espère que tu es prête, car c'est bientôt le moment ! »

Je souris en entendant les voix revenir, même dans ce moment. Mais, rien, ne peut me gâcher cet instant, rien.

Après la cérémonie et le repas

J'avoue, j'avais pleuré quand Fangs m'a annoncée ses vœux, c'était certes très niais, mais c'était aussi tout ce que j'avais besoin d'entendre pour me rassurer dans notre décision. Mon discours en a fait marrer plus qu'un, j'étais revenue sur pas mal de point des dernières années, sur les Serpents, sur toutes les merdes, embrouilles et passades qui ont fait ce que nous étions, ce que nous sommes maintenant : de beaux petits cons qui ont fait un bout de chemin ensemble, et qui en feront encore des kilomètres, qui s'étaleront sur des années, ensemble. Eather a été mon témoin avec mon cousin, tandis que Sweet Pea et Toni ont tenu ce rôle pour Fangs. La famille d'E était venue, je l'aimais vraiment beaucoup et c'était comme si elle nous avait adopté avec les copains ; c'était inconcevable que les Hopper ne soient pas présents. Sur les photos, tout le monde est souriant, plein de vie, et heureux, mais... une ombre noircie le tableau. Enfin, plusieurs ombres.

— Sol ? Ramène ton cul, ici.

Je rejoins Eather qui a les yeux fixés sur les photos fraîchement sorties. Je me pose à côté d'elle, après avoir enfin retrouvé une tenue plus confortable que ces robes.

— Ouais ?

— Tu vois rien de bizarre ?

Elle me tend la photo, mais comme ça, je ne distingue rien : jusqu'au moment où E pose sa main sur la mienne et que tout devient limpide. Les fantômes nous entourent, mais ce n'est pas malveillant, plus comme pour nous protéger et nous remarquons la même formation sur les images d'E.

— Même là, elles nous emmerdent !

— Peut-être pas finalement, (je rapproche les photos), j'ai pas l'impression qu'elles nous veulent du mal, tu sais ? Au contraire, j'ai plus le sentiment, qu'elles veulent nous protéger ou quelque-chose comme ça.

— Pour ?

— Les dates des calendriers ? Tu n'as pas oublié ?

— Comment veux-tu que j'oublie, ça ? Tu penses à quoi, exactement ?

— Aucune idée.

— Il nous reste combien de temps ?

— Quatre mois pour moi, et un peu moins d'un an, pour toi.

— Mais du coup, tu penses que... je sais pas... que quand mon anniversaire sera passé, on comprendra ce que ça veut dire ?

— Ouais, c'est certain, même.

Eather soupire, je pose les images et remonte le plaid sur nos jambes. J'avais enlevé les bagues de ma mère, les rangeant précieusement dans un coffre-fort à Riverdale.

— Sinon, Madame Fogarty ?

— Moque-toi, Andrews.

Elle me balance un coussin alors que la neige tombe à l'extérieur. La cheminée de la chambre d'hôtel est allumée, et mise-à-part nos voix avec E, tout est calme et relaxant.

« C'est ça qu'on appelle, " Le calme avant la tempête ", non ? »

Je me demande ce qu'il peut bien se passer de pire ? Pire, que le Seigneur. Pire que les meurtres. Pire que la prison. Mais ça..., comme toujours, seul le temps nous le dira.

« Ouais, et ton temps est compté, ma vieille. Souviens-toi, on se reverra bientôt ! »