Un Jeu Malsain

25-Memories

NDA: Ce chapitre va être assez spécial puisqu'il sera plutôt court. Il est en fait divisé en deux parties: la première juste ici, puis la seconde qui sera sous forme de flash back. Elle est d'ailleurs déjà postée. Bonne lecture

Ellipse d'une semaine, jeudi 4 novembre.

Depuis l'annonce de la mort de mon père, une semaine était passée. Il ne m'était pas arrivé grand chose, mise à part un rendez-vous chez le notaire où la question de mon héritage avait été abordée.

Mon père n'avait pas grand chose à me léguer, ce qui ne m'étonnait pas plus que ça à vrai dire. Quand j'étais petite nous n'avions pas beaucoup d'argent, c'était assez compliqué pour vivre convenablement. Surtout à cause de ses certaines addictions, qui accaparaient le peu de sous que nous avions.

Néanmoins il n'avait aucunes dettes impayées, ce qui m'avait beaucoup surprise. J'ai donc naturellement accepté mon héritage: l'appartement dans lequel j'avais grandis. Celui qui contenait mon passé, mon histoire.

J'avais déjà les clés de mon ancienne maison. Je ne savais pas encore ce que j'allais en faire, si j'allais la vendre ou la louer. Enfin, avant de penser à ça il fallait que je m'y rende, histoire de constater dans quel état elle était. Même si ça ne faisait que quelques mois que je n'y avais pas remis les pieds, je savais pertinemment que l'appartement serait probablement dans un état déplorable.

Quand j'étais petite, c'était maman qui entretenait notre maison, et seulement elle. Le souvenir de mon père à côté d'un balais ou d'un aspirateur m'était inexistant. Ce qui expliquait ma crainte.

Je comptais y retourner cette après-midi en bus. J'espérais juste que mes émotions n'allaient pas prendre de dessus en entrant, ce lieu était celui où la plupart de mes malheurs s'étaient déroulés, je dirais même la grande majorité.

Il était actuellement midi et demi, je mangeai une petite soupe de nouille aux crevettes devant une émission repassant sur des faits divers. Je restais une bonne heure scotchée à ce programme avant de me décider à me préparer pour repartir. J'avais un bus qui passait dans une dizaine de minutes, et qui me déposait proche de l'appartement.

Ne souhaitant pas rentrer ensuite trop tard chez moi, et vu le quartier pas très fréquentable où le lieu était situé, je partais du principe que plus vite j'y serais, plus vite je rentrerais.

Je me fis rapidement une queue de cheval, mis une paire de basket puis vérifiai que mon sac à dos contenait tout ce dont j'avais besoin avant de partir.

Je dévalai les marches de mon immeuble tout en enfonçant mes écouteurs dans mes oreilles puis sortis dans la rue, me dirigeant rapidement vers l'arrêt de bus. Une fois devant, je n'eus pas à attendre très longtemps son arrivée, je payai mon ticket puis m'installai sur un siège libre.

Le paysage défilait sous mes yeux à travers les vitres de l'autocar. Au bout d'une trentaine de minute, il me semblait de plus en plus familier. En voyant qu'il ne me restait plus qu'un arrêt avant de descendre, une petite boule d'anxiété pris place dans mon estomac.

L'heure de quitter le bus sonna vite, beaucoup trop à mon goût. Cet appartement, j'avais rêvé de le quitter un bon nombre de fois et maintenant que c'était fait, me voici les clefs à la main, prête à y remettre les pieds. C'était assez ironique quelque part, mais il fallait bien passer cette étape afin de savoir ce que j'allais pouvoir en faire.

J'espérais seulement, encore une fois, que je n'allais pas me faire dominer par mes émotions lorsque j'allais pénétrer dans mon ancien lieu de vie. C'était un risque en venant ici, mais j'étais bien obligée de le prendre.