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-Chloé, c'est l'heure de se lever là

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-Chloé, c'est l'heure de se lever là

Nouvelle journée. Nouvelle répétition d'événements. Nouvelle noirceur.

Difficilement, je sortais de mon lit sous la voix stridente d'Amelia, la surveillante de mon étage. Ma camarade de chambre, Lydia, était visiblement déjà descendue déjeuner puisque j'étais seule dans la chambre.
Son lit vide, parfaitement fait et bordé me faisait pouffer. A quoi bon faire son lit pour le défaire quelques heures plus tard de toute façon? C'était inutile, c'est pour ça que je ne faisais jamais le miens.

J'enfilais les vêtements que j'avais sortie de ma petite armoire la veille au soir, puis passais de l'eau fraîche sur mon visage, provenant du minuscule lavabo dans la chambre. Frottant le dessous de mes yeux avec, j'espérais, comme chaque matin, que ça permettrai de faire diminuer ou même disparaître les énormes cernes bleutées présentes sous ceux ci, en vain.
Ma pâleur les faisaient ressortir encore plus. Comme l'ombre que créait le creux de mes joues, quasiment de la même couleur que le dessous de mes yeux. J'étais épuisée, dans tous les sens du termes.

Décidant de sauter l'étape petit déjeuner, je descendais directement dans la salle de réunion, attendant que les autres arrivent pour commencer a raconter nos petites histoires. Après presque un an enfermée ici, j'avais compris le fonctionnement, sans pour autant m'habituer à cette routine. Je détestais cette endroit, même s'il m'avait guérit.

Une vingtaine de minutes plus tard, une dizaine de mes camarades, enfermés ici eux aussi, me rejoignent dans la salle, s'installant à leur place habituelle. Comme d'habitude, Nabil, un grand brun au regard presque aussi sombre que le miens, venait s'installer à ma gauche.

-Tiens, il me disait

Il m'avait ramené une pomme. Il faisait souvent ça quand il voyait que je ne venais pas prendre mon petit déjeuné. C'était bien la seule personne ici avec qui je m'entendais à peu près. On ne parlait pas beaucoup, mais on semblait apprécier la présence de l'un et l'autre. On se connaissait depuis des années, puisqu'on vivait dans la même cité au sud de Paris. Mais pour autant, on ne s'était jamais calculé avant d'entrer ici. Lui était arrivé il y avait quelques mois seulement, et il ne semblait pas apprécier cet endroit non plus.
C'était rassurant pour moi d'avoir une personne familière à mes côtés, même si on ne se connaissait pas vraiment.

-Merci, disais-je doucement en lui souriant

Il répondait d'un petit sourire en coin, comme il avait l'habitude de le faire, alors que Valentina, la psychologue, faisait son entrer dans la pièce, avant de s'installer sur sa chaise. C'était sa place à elle. Juste en face de moi, comme d'habitude.

-Bonjour, elle commençait. Vous allez bien?

Quelques personnes répondaient, d'autres hochaient la tête, et d'autre restaient parfaitement immobiles et silencieux. Je faisais partie de la troisième catégorie. Ma réponse était de toute façon évidente et je détestais dire ouvertement que je n'allais pas bien. Je trouvais ça humiliant, et être enfermée ici l'était déjà assez.

Dans le noir -Tarik AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant