55

7.9K 341 334
                                        

-T'es prête? me demandait Kemil

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

-T'es prête? me demandait Kemil

D'un signe de tête, je lui répondais par l'affirmative et on quittait la maison. Grimpant côté passager dans la voiture de Tarik, j'attachais rapidement ma ceinture alors que Kemil démarrait en trombe pour quitter le parking.

-T'as laissé un message pour dire ou on va? me risquais-je à demander

-Nan, t'façon ça m'étonnerai qu'ils soient réveillés quand on rentre

Kemil et moi avions été les premiers réveillés. On avait calmement déjeuné, bien qu'il était passé quinze heures, puis il avait constaté que le pot de Nutella était presque vide, et que ça, c'était pas bon. « Si les deux frères ont pas leur Nutella on va tous s'faire insulter » m'avait-il dit, et après réflexion, j'étais bien d'accord avec lui. Je connaissais assez les deux frères, surtout Nabil, pour savoir qu'il pouvait facilement s'énerver si il n'avait pas ses tartines de Nutella au réveil, ça m'avait fait rire plusieurs fois d'ailleurs.
Kemil était d'abord sensé y aller tout seul, parce que normalement faire des courses n'est pas une tâche compliquée, mais il avait ensuite constaté qu'il fallait acheter plus que du Nutella si Lukas, Nabil et moi nous ajoutions aux repas à préparer pendant quelques jours. Il fallait donc de la nourriture, et puisque Kemil ne savait pas parlé espagnol, et qu'il savait que moi, j'étais bilingue, j'avais été chargée de l'accompagner.

Techniquement, ça ne me posais pas de problème en soit. Il faisait plutôt beau, et j'avais bien envie de faire un petit tour de la ville dans laquelle les garçons s'étaient installées temporairement. De toute façon, je n'avais rien d'autre à faire puisque tout le monde dormait encore.

Quand j'étais sorti du lit, Tarik dormait paisiblement à côté de moi, mon cœur s'était accéléré d'un seul coup quand j'avais sentis sa main posée sur ma hanche en ouvrant les yeux. J'étais sortie du lit aussi délicatement que possible, ne voulant pas le réveiller alors qu'il semblait dans un profond sommeil réparateur. Lorsque j'étais retournée dans la chambre pour chercher mes affaires, il était toujours dans la même position que lorsque j'étais sortie. J'avais passé quelques secondes à le regarder, profitant de le voir l'air si paisible et détendu, calme et surtout, silencieux. Cette pipelette pouvait parler de Nabil, mais il n'était pas franchement mieux. Il avait parlé pendant au moins une demi heure avant d'enfin s'endormir, lui qui se disait si fatigué pourtant. J'avais eu envie de lui tirer violemment l'oreille, ou l'étouffer sous son oreiller pour qu'il se taise et me laisse dormir, j'avoue.

Après une petite quinzaine de minutes de route, on arrivait à un petit supermarché, où Dieu merci il n'y avait pas beaucoup de monde. Je n'aimais déjà pas beaucoup faire les courses, je détestais d'autant plus quand il y avait foule.

Kemil ouvrant la marche, j'essayais de suivre ses pas de géants malgré la douleur que me procurait mes côtes, visiblement pas prêtes à faire un effort pour me faire moins mal.

Dans le noir -Tarik AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant