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La bouche pâteuse, la tête qui tourne, en mon corps encore plus endoloris que plus tôt, j'ouvrais enfin les yeux

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La bouche pâteuse, la tête qui tourne, en mon corps encore plus endoloris que plus tôt, j'ouvrais enfin les yeux. Aucune lumière ne traversait les volets, il devait sûrement faire nuit dehors. J'avais encore du dormir des heures et ça commençait à me faire peur de dormir autant. En allumant ma petite lampe de chevet, je voyais Lydia, parfaitement endormis dans son lit.
Mon réveil m'indiquait 21:45. Il n'était pas si tard que ça, mais j'avais dormis toute la journée. Mon corps n'était clairement plus habitué à avoir autant de sommeil, ça n'était jamais arrivé et ces derniers temps, il était plus habitué à trois à quatre heures de sommeil par nuit. C'était pas normal de dormir autant.

Je passais mon visage à l'eau, constatant mes yeux légèrement gonflés, sûrement parce que j'avais beaucoup pleuré. J'étais toujours habillée, ils ne m'avaient pas changés.
Comme la veille, je n'avais que des brefs souvenirs de ma crise. Mais je m'en rappelais assez pour savoir qu'elle avait été plutôt violente, assez pour qu'ils doivent m'endormir en tout cas. C'était pas bon du tout.

J'avais peur de faire une bêtise. J'essayais de le convaincre, en me répétant en boucle que ce n'était que du au choc d'avoir vu le frère de Nabil, dont j'ignorais toujours le prénom d'ailleurs mais tant mieux, que ça n'allait pas durer, que je devais simplement me remettre de l'avoir croisé. Il m'avait juste fait peur. J'avais eu peur de lui, je l'avouais.

En m'observant dans le miroir, le bruit inhumain que faisait mon ventre me sortait de ma rêverie. J'avais à peine mangé deux cuillères de céréales le matin même, mais rien depuis.
J'enfilais une veste, qu'ils avaient quand même pris le temps de m'enlever en me couchant, puis quittais la chambre. Le couvre feu ici était à 22h, il me restait donc peu de temps mais je devais à tout prix trouver quelque chose à manger.

Voulant éviter de croiser qui que ce soit, je décidais de faire quelque chose de normalement interdit; aller dans les cuisines.
On l'avait fait avec Nabil quelques semaines plus tôt pour manger les restes de frites qui n'avaient pas été mangés. C'était en pleine nuit, et on avait même trouvé le stock de mayo et ketchup. On avait mangés comme des gros porcs ce soir là.
Je vérifiais qu'aucun surveillant ne tournait dans les couloirs, et traversais le bâtiment rapidement, quasiment sur la pointe des pieds.

Étrangement, la lumière de la cuisine était allumée, pourtant je ne voyais personne et n'entendais aucun bruit. Peut-être qu'ils avaient oubliés de l'éteindre. C'était tant mieux, puisque je n'avais jamais réussi à savoir lequel des nombreux boutons servait à allumer la lumière. Timidement, comme apeurée que quelqu'un ne sorte de sous une table, je traversais la grande pièce, slalomant entre les plans de travail et les table, pour atteindre le grand frigo. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais, mais je devais nourrir mon ventre qui criait famine, et vite.

Alors que je cherchais une cuillère dans un tiroir pour manger mon yaourt, une voix derrière moi me faisait sursauter, et lâcher mon yaourt déjà ouvert au sol par la même occasion.

Dans le noir -Tarik AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant