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-Peut-être que j't'en demande trop, mais tu pourras raconter l'histoire à Nabil? Je suis pas sûre d'être capable de le faire, avouais-je timidement
-S'tu veux ouais, au calme
Il avait eu raison. En avoir parlé, même si ma gorge m'avait brûlée comme jamais et que j'avais revécu tous les événements dans ma tête pendant mon récit, ça m'avait fait du bien de raconter l'histoire. Mon histoire. Je me sentais plus légère, soulagée. J'en revenais pas que Tarik soit la première personne à être au courant de tout ça. Si j'avais un jour dut parier sur l'identité de la première personne à être mis au courant, Nabil serait arrivé en tête, mais certainement pas Tarik.
Mais finalement, j'en étais satisfaite. Le fait qu'il n'ait rien dit, pas commenté, m'avais aidé. Je me doutais quand même qu'il se posait quelques questions, auxquelles je répondrai peut être un jour, mais pour l'instant, je voulais me reposer un peu, avant que la tempête Nabil débarque et me harcèle de questions.
Je m'en voulais un peu de ne pas l'avoir prévenu en premier, mais apparement il ne répondait pas au téléphone et j'avais senti que c'était le moment de me lâcher, raconter l'histoire. Je n'étais pas sure que j'aurai pu attendre Nabil.
-Vas nehess un peu avant qu'Nabil arrive
-J'ai pas envie de dormir
Pas envie de cauchemarder surtout, et vu l'énorme crise que je venais de taper et ce que je venais de balancer, j'étais presque certaine que j'allais en faire.
-Poses toi un peu au moins, t'vas tomber là
-Tu restes ici? demandais-je timidement
Je ne me sentais pas de rester seule aujourd'hui, ni peut-être même ce soir.
-J'bouges pas d'là, il disait
J'étais rassurée. Du coup, on s'installait sur le canapé après avoir lancé un film à la télé.
-Tu vas démissionner? il me demandait après un moment
-Non, j'pense pas. Il m'a pas reconnu j'crois
-Ouais p't'être mais t'es chaud d'le voir tous les jours?
-Je sais pas, disais-je honnêtement
C'était clair que j'allais être amenée à le voir tous les jours maintenant, et ça serait mentir de dire que ça m'était égal. J'espérai qu'effectivement Luc ne m'avait pas reconnu. Non pas que j'ai peur de lui et du fait qu'il pourrait utiliser son titre de directeur adjoint contre moi, mais simplement pour être sûre d'être tranquille.
-Tu penses à quoi? me coupait Tarik dans ma réflexion
