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Une heure trente cinq du matin

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Une heure trente cinq du matin. Toujours aucune nouvelle de Tarik, ni de Nabil qui avait quitté la cité avec la voiture en milieu d'après midi.
J'avais eu le temps de faire trois grosses crises de larmes, me laissant complètement submerger par mes multiples émotions, avant de m'assoupir une petite heure sur le canapé. Mais j'avais été réveillée par une boule qui s'état formée dans ma gorge. J'ignorais d'où elle provenait, ni pourquoi elle était apparu, mais elle m'agaçait fortement, tout en m'angoissant. Comme souvent ces derniers jours, je sentais que quelque chose allait arriver, et j'ignorais qui ça concernait ni même de quoi il s'agissait. J'étais juste persuadée qu'il allait se passer quelque chose de plutôt grave, et ça me travaillait fortement.

Zappant les chaînes à la télé, essayant de trouver quelque chose de bien à regarder malgré l'heure tardive et les programmes de nuit de toutes les chaînes, j'attrapais ma tasse de tisane encore fumante, la portant à mes lèvres. J'avais bêtement pensé à chaque petite chose qui pourrait me détendre un peu. Tisane, méditations, bruits de vagues sur des vidéo youtube, rien n'y faisait. Mon cerveau carburait trop et ça commençait à me faire mal. J'allais finir par me déclencher une migraine si ça continuait et vu à quel point j'étais déjà sur les nerfs, j'espérais vraiment qu'elle n'allait jamais arriver.

Vaincue, je m'arrêtais sur une chaîne de télé achat, seul programme plus ou moins intéressant à cette heure ci. Avec le peu d'attention que mon cerveau me procurait, j'observais un homme tester une friteuse d'où il sortait une cuisse de poulet, me perturbant davantage. Je ne comprenais rien. Mon cerveau refusait de comprendre. Agacée, j'attrapais encore une fois la télécommande et reprenait mon défilé des chaînes, avant que je ne sois coupée par mon téléphone vibrant sur la table basse devant moi, me faisant sursauter.

La tête de Nabil s'affichait sur mon écran, et j'ignorais quel sentiment s'emparait de moi, je savais juste que je ressentais quelque chose. C'était étrange qu'il m'appelle à cette heure ci, j'étais plutôt curieuse d'en savoir plus, bien qu'un peu angoissée aussi.

-Allo?

-Chloé, grognait-il, la voix cassée

-Nabil? Tout va bien?

-J'ai fais des bêtises je crois

J'arrivais à peine à comprendre ce qu'il me disait tant il n'articulait pas. Sa voix était cassée, éteinte, ne rendant pas la tâche plus facile. Je commençais à comprendre que c'était sûrement ça, le mauvais pressentiment qui m'avait perturbé depuis un moment.

-Comment ça? T'es où la?

-J'sais pas trop, pouffait-il. Il fait nuit j'vois pas grand chose la

-Concentre toi por favor, je vais venir te chercher, mais essaye de te souvenir d'où t'es

J'avais bien compris qu'il n'était pas dans son état normal. Il semblait raide mort, probablement ivre au possible, et ça m'angoissait qu'il ne sache même pas où il était. Le laissant me raconter un charabia incompréhensible au téléphone, je sautais du canapé, gardant mon cellulaire contre mon oreille au cas où, et enfilais une paire de chaussures au hasard, une veste, avant de dévaler les escaliers aussi rapidement que je le pouvais.

Dans le noir -Tarik AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant