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Je n'avais pas bougé de chez moi depuis quatre jours déjà. J'étais de retour dans cette période où je sortais du centre et m'ennuyais comme un rat mort chez moi, et je détestais ça. J'avais réussis à convaincre Nabil, après maintes et maintes discussions, qu'il n'était pas obligé de me couver et me chaperonner toute la journée, que je n'étais pas un bébé, et qu'il pouvait occuper ses journées comme il l'aurait fait si j'avais travaillé.
Du coup, il était de retour au studio, y passant jours et nuits, tout en prenant de mes nouvelles toutes les deux heures précisément. Sa présence ne me dérangeait pas, mais je n'avais pas envie de lui faire perdre son temps, surtout qu'à part regarder des films toute la journée, on ne faisait rien d'intéressant. Tarik passait une fois par jour également, voulant probablement s'assurer que tout allait bien, et c'était le cas. Je dormais peu la nuit, mais la journée ça allait, même quand j'étais seule.
Voyant la nuit tomber, je fermais seulement une fenêtre sur les deux de la porte vitrée du salon, et cherchais un bon film à regarder à la télé. Mon idée était d'essayer de m'endormir devant, peut-être que si je m'endormais en suivant l'histoire, j'allais enfin faire une nuit complète. J'avais l'impression d'être un bébé parfois, de ne pas encore faire mes nuits, me réveiller en pleurant, et c'était insupportable. Je réfléchissais même à l'idée d'aller chercher des somnifères à la pharmacie quelques fois, avant de me rappeler pourquoi je ne l'avais pas déjà fait.
Alors que je sentais mes paupières devenir lourdes, de forts martèlements sur ma porte me faisaient sursauter. Pourquoi c'était toujours comme ça dans ce quartier de fous putain? Non sans grogner, je retirais le plaid que j'avais posé sur moi et ouvrais prudemment la porte, un peu surprise en voyant Tarik juste derrière. Ce dernier n'attendait même pas que la porte soit entièrement ouverte pour se glisser chez moi d'un pas pressé, avant de faire les cents pas dans le salon, tournant en rond.
-Y a quoi? demandais-je
Le voyant rester muet, tout en continuant à tourner sur lui même comme un lion en cage, je comprenais que quelque chose n'allait pas. Il portait ses deux mains a sa tête et fronçait les sourcils.
-Tarik, dis moi c'qui se passe la, m'inquiétais-je
-J'vais câbler, il disait enfin
Pour autant, il ne s'arrêtait pas de bouger dans tous les sens et j'en avais presque le tournis à force.
-Pourquoi tu vas câbler? Tarik por favor arrêtes de tourner j'vais vomir
Comme si il n'entendait rien, il continuait sa danse autour d'un cercle invisible, sa tête entre ses mains. Voulant le stopper à tout prix, je m'avançais vers lui et l'attrapais par les joues, le forçant à s'arrêter. Il lâchait un soupir, ses mains retombaient lourdement le long de son corps alors que ses yeux s'ouvraient. Ils étaient anormalement rouges, et je comprenais d'office ce que ça signifiait. Je pouvais également sentir l'odeur de l'alcool s'émaner de lui. Il était dans un sale état, c'était visible.