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-J'te trouve toujours aussi conne, grognait Nabil une énième fois

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-J'te trouve toujours aussi conne, grognait Nabil une énième fois

Il était à peine 7h30 du matin et il me l'avait déjà dis au moins douze fois.

-Nabil basta, por favor. J'ai mal dormis je suis fatiguée, j'ai mal partout donc n'aggrave pas mon cas. Il était pas là hier, t'as juste à espérer qu'il le soit pas aujourd'hui aussi et ça ira. De toute façon tu viens à 10h, donc tu me verras. Maintenant aide moi à mettre ma veste au lieu de bouder la, soupirais-je

Je retournais travailler. J'y étais déjà allé la veille, tellement anxieuse d'y aller au départ que c'était Nabil qui avait fait mon chauffeur toute la journée. Ses messages n'étaient plus toutes les heures maintenant mais toutes les vingt cinq minutes, juste pour me demander si ça allait. J'avais été tenté, à à peine 11h du matin, d'arrêter de lui répondre, mais je m'étais ravisé en me rappelant la crise qu'on avait eu la première fois que je ne lui avais pas répondu. Je préférais éviter de revivre ça. Du coup, même si c'était redondant, je répondais à tous ses messages, me rassurant comme je le pouvais, moi même pas vraiment rassurée.

Luc n'avait pas été la la veille. Je m'étais donc détendu au fils de la journée mais il m'avait quand même fallu du temps. Mon anxiété avait refais surface quand Thierry avait débarqué dans mon bureau dans l'après midi pour me demander si je n'avais pas aperçu Luc, qu'il cherchait apparement depuis le matin, en vain. Bien sûr que non je ne l'avais pas aperçu, et heureusement.

Mes côtés me tiraillaient du matin au soir, la nuit aussi. Le moindre mouvement était douloureux. Trouver une position pour dormir était devenu un vrai combat, tout comme grimper dans mon lit d'ailleurs. Je savais que ça allait prendre du temps, mais ça allait finir par guérir. Tant que je n'avais pas de choc au niveau de mon torse, ça allait guérir. Je faisais donc attention au moindre de mes gestes, déjà pressée d'être débarrassée de cette douleur. Mais elle avait été nécessaire. Si Tarik ne m'avait pas fait ce massage cardiaque, je serais sûrement morte.

C'était la deuxième fois qu'il me sauvait la vie. C'était triste, mais c'était la troisième fois que quelqu'un devait le faire. C'était ridicule. J'avais honte d'être si faible. En parlant de Tarik, je ne l'avais pas revu depuis qu'il avait quitté brusquement mon appartement. Aucune nouvelle, rien. D'après Nabil, il n'avait pas dormis chez lui ces deux dernières nuits, et il avait quitté le quartier puisqu'on ne le voyait nul part, pas même sur sa chaise pliante en bas du bâtiment C comme d'habitude. C'était étrange selon moi, mais selon Nabil, pas vraiment. Il avait conclu que son frère avait besoin de calme ces temps ci avec tout ce qui s'était passé, et que ça lui arrivait souvent de disparaître pendant quelques jours avant de revenir comme si de rien n'était. J'attendais en tout cas qu'il le fasse, pour qu'on puisse avoir notre fameuse discussion qu'il me réclamait, et aussi pour le remercier correctement. Le pauvre merci que je lui avait donné n'était pas suffisant selon moi. Il méritait un vrai cadeau de remerciement, et même si je n'avais encore aucune idée, j'espérais que ça ne tarderait pas à arriver dans ma tête.

Dans le noir -Tarik AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant