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Nabil était visiblement satisfait de ma réponse. Carrément il s'était mis à sourire, finissant par m'entraîner avec lui. Jamais je n'aurais pensé être capable de sourire après un début de journée pareille. Ma journée avait été épuisante et il n'était même pas encore midi, bon sang.
Profitant que Nabil ait quitté le canapé pour répondre à un appel sur le balcon, j'eu envie de rejoindre Tarik. Je ressentais le besoin de le remercier, pour à peu près tout depuis ce matin, et je me doutais bien qu'il n'apprécierai pas que je le fasse devant son frère.
Quand j'entrais dans la cuisine, il étais appuyé contre l'évier, le dos courbé. Je me raclais la gorge pour le prévenir de ma présence, mais il ne bougeait pas pour autant. Je comprenais que quelque chose n'allait pas, peut-être son début de dispute avec Nabil, mais dans tous les cas, peu importait la raison de son agacement, je sentais le besoin d'être là pour l'écouter, après que lui l'ait été pour moi.
-Ça va? osais-je demander
Il me répondait simplement par un grognement -étonnant-, sans même prendre la peine de se retourner, ni même de bouger. Intimidée par son mutisme et son manque visible d'envie de discuter, je réfléchissais à quoi lui dire. Je me sentais bête de me sentir aussi vulnérable de nouveau. J'avais l'impression d'être de retour deux ans en arrière, quelques mois en arrière aussi, et c'était horrible. Ce début de journée avait remuée beaucoup trop de choses en moi et je détestait ça, je me détestais d'être aussi faible psychologiquement.
-J'voulais juste te remercier, balbutiais-je, pour aujourd'hui, depuis c'matin, et d'avoir expliqué à Nabil
-Au calme, c'est normal
-T'étais pas obligé d'le faire, gracias Tarik
Le voyant rester muet, toujours dans sa position initiale, je décidais que cette discussion, ou ce monologue, était terminée. Je resserrais donc mon plaid contre moi, faisant demi-tour, prête à retourner devant la télé, mais sa voix me stoppait.
-J'vais aller chercher à grail, tu veux quoi?
-J'ai pas faim, merci
-J'te repose la question et tu vas m'répondre, il claquait en se retournant enfin, me faisant face. Tu veux manger quoi?
-J'en sais rien, prends moi la même chose que toi, soufflais-je
Il acquiesçait d'un signe de tête, mais alors que je pensais qu'il allait bouger pour y aller, il n'en faisait rien, se contentant de garder son regard planté dans le miens. Je me sentais toute petite, et j'avais envie de l'être. J'étais gênée, et je me demandais à quoi il pouvait bien penser en me voyant, ou en m'observant de la sorte. Peut-être pensait-il que j'étais faible, et honnêtement je ne pouvais même pas lui en vouloir. Il était la personne qui m'avait vu dans le pire état possible aujourd'hui, depuis l'arrivée de Luc dans mon bureau dés le matin ou un peu plus tard quand je lui avait tout dit. Même si j'avais été bien plus calme que ce que j'avais pu imaginer pendant que je lui avait raconté mon histoire, il m'avait vu à mon niveau de vulnérabilité maximum, même Nabil ne m'avait jamais vu comme ça.