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-J'sais qu'j'ai merdé et qu'c'est normal que tu m'en veuille d'avoir mentis, mais meuf s'teu plaît arrêtes de m'ignorer wesh, disait Nabil alors que je restais silencieuse depuis cinq minutes
J'avais décidé de faire le premier pas. Les mots de Lukas avaient eu raison de moi, même si ça m'avait pris trois jours avant de me décider à lui écrire. Finalement, Nabil m'avait expliqué qu'effectivement il n'avait pas osé me raconter son histoire avec Nader plus tôt car il avait eu peur de ma réaction, que je le vois différemment, et simplement qu'il n'était jamais revenu sur le sujet depuis que l'affaire était close, et que par conséquent, revenir dessus était compliqué.
J'avais compris, en y réfléchissant depuis une semaine et demi, que je n'avais pas le droit de ne plus lui parler à cause de ça. J'avais le droit de lui en vouloir de m'avoir mentis, mais je n'avais pas le droit de le juger sur son passé. Tarik avait raison, c'était ce qui faisait de Nabil la personne qu'il était, ce qui l'avait forgé. On avait tous nos passés, on traînait tous des mauvais choix et des bêtises, moi la première. Je ne pouvais pas juger Nabil la dessus, alors que finalement, j'arrivais à comprendre pourquoi il avait pris la décision de braquer cette banque, au péril de sa vie. La mort d'un agent de sécurité était inadmissible et impardonnable, mais la démarche d'un braquage était compréhensible. Il avait juste voulu avoir de l'argent pour mettre sa famille à l'abri, c'était exactement ce que Tarik faisait encore aujourd'hui en faisant son traffic. Ils n'avaient pas d'autre choix, c'était simplement pour leurs survies.
-J'avais besoin d'un peu de temps avant de revenir vers toi, disais-je doucement
-Normal, j'comprend. J'aurais pas du t'mentir, si j'pouvais changer les choses wAllah j'le ferai
-C'est pas grave, c'est passé, j'ai plus envie d'en parler. Le plus important c'est que maintenant je connaisse la vérité
-Ouais, tu sais tout
Malgré que ce point là soit résolu, l'atmosphère entre Nabil et moi était toujours étrange. Lui comme moi semblions gênés, timides, mal à l'aise. Assis à une extrémité chacun de mon canapé, on évitait tout contacts visuels, cherchant visiblement nos mots. Je n'avais pas souvenir qu'on ai un jour agit de la sorte tous les deux. Même à notre rencontre on semblait moi mal à l'aise.
-Je peux te poser une question sans que tu t'énerves? me risquais-je a demander
-Vas-y
-Pourquoi tu voulais absolument que je vienne en Espagne avec toi? Qu'est-ce que ça aurait changé que je reste ici?
-J'pensais que toi t'arriverais à convaincre Tarik de rentrer, contrairement à moi
-Qu'est-ce qui t'as fais penser ça? demandais-je, perdue
-Bah parce que vous êtes ensembles, disait-il, comme si c'était logique
