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Tremblant de nerfs comme une feuille, je me détestais d'être aussi énervée. Pourtant, d'habitude, venir sur le toit de mon immeuble me détendait. Mais cette fois ci, c'était différent.
Sur les nombreux agents de polices qui avaient couverts la scène de crime aujourd'hui, il avait évidement fallu que je tombe sur Tylio pour mon interrogatoire. Je n'avais plus su où le mettre et visiblement lui non plus. Il avait été surpris, choqué même de me voire entrer dans ce bureau, la tête baissée, triturant mes doigts. Et je pouvais comprendre sa surprise. Il n'avait eu aucune nouvelle de ma part depuis plus de deux ans, après que je l'ai quitté sans lui en expliquer les raisons, et qu'il m'ait ensuite envoyé en centre de désintoxication sans me demander mon avis. J'avais perdu énormément de poids depuis la dernière fois qu'il m'avait vu. J'avais changé physiquement, et mentalement aussi, je ne pouvais pas le nier. Il avait l'air d'avoir vu un fantôme quand il avait posé les yeux sur moi. Je m'étais sentis bête et toute petite, j'avais envie de disparaître.
On s'était tous les deux parfaitement reconnus, c'était évident, mais on avait fait comme si de rien n'était. Il m'avait posé quelques questions, auxquelles j'avais répondu en essayant de paraître la plus confiance et sincère possible, et j'avais ensuite quitté le bureau précipitamment. Je manquais d'air.
Le trajet de retour jusqu'à la cité avec Nabil s'était fait dans le plus grands des silences. Même la radio de la voiture n'était pas allumée, il l'avait éteinte des qu'il avait allumé le moteur. Lui était concentré sur la route, et moi sur mes pensées.
Je n'avais eu aucune réponses de Tarik, mais je prenais son silence comme un aveu, une confirmation. Mais pour autant, tant qu'il ne me le disait pas à voix haute, je refusais d'y croire à 100%, même si mon instinct me trompait rarement. Quand on était arrivé au zoo, Nabil m'avait longuement serré dans ses bras après m'avoir raccompagné chez moi, puis s'était excusé en me disant qu'il devait y aller, qu'il avait besoin d'être un peu seul pour calmer son cerveau. Et je ne pouvais que le comprendre. J'étais dans le même état, si ce n'était pire.
J'avais longuement hésité à ouvrir une bouteille, histoire de me calmer un peu, mais je m'étais résigné en me disant que l'alcool ne m'aiderai pas sur ce coup. Mes nerfs étaient trop à vif, et je préférais rester sobre, éviter de faire n'importe quoi sous l'emprise de l'alcool.
Perdue dans mes pensées, la grosse porte en ferraille qui claquait dans mon dos me faisait sursauter. En me retournant, mon cœur accélérait quand je reconnaissait Tarik. Lui aussi était visiblement surpris de me voire, puisqu'il se stoppait automatiquement dans sa marche.
Je n'étais pas d'humeur. Je n'avais pas envie de parler, même si j'attendais des réponses de sa part. Je décidais donc de lui laisser la place sur le toit, me relevant prudemment pour ne pas tomber, avant de rabattre ma capuche sur ma tête et enfoncer mes mains dans mes poches. J'essayais de le contourner sans même le regarder, mais sa grosse main attrapait brusquement et fermement mon bras, me stoppant dans ma lancée.