Trois semaines que j'avais commencé à travailler, trois semaines que j'avais des dossiers à gérer seule. Je m'en sortais plutôt bien, c'était assez intéressant, mais franchement fatiguant quand même.
Mais surtout, trois semaines que je n'avais plus parlé à Tarik. Je lui changeais son pansement tous les jours, sans un mot ni de lui ni de moi, et je quittais leur appartement. C'était la dernière fois que je devais y aller aujourd'hui d'ailleurs, la plaie était complètement refermée, les fils étaient tombés, tout évoluait bien. Il n'avait plus besoin de moi maintenant et franchement ça m'arrangeait bien.J'allais aller lui changer son pansement et ensuite ne rien faire de mon week-end, profiter de ces deux jours pour me reposer et ranger un peu chez moi. J'y étais peu mais pourtant c'était un bazar sans nom. Je redoutais déjà le moment où j'allais devoir m'y mettre, mais je n'avais pas le choix.
Sortant de ma voiture après avoir attrapé mon sac, une agitation prenait place autour de moi d'un seul coup, me faisant froncer les sourcils. Je voyais des dizaines de gars courir dans tous les sens, sans vraiment comprendre où ils allaient ni ce qu'ils faisaient, jusqu'à ce que je n'entende les sirènes de police et vois des voitures débarquer de tous les côtés. Bordel de merde. Je priais le ciel pour que Nabil n'ait pas eu la brillante idée de tenir compagnie à son frère aujourd'hui, qu'il était gentiment assis chez lui devant la télé, ou même qu'il soit en train de coucher avec une fille de passage. Bref, j'espérais qu'il était partout sauf ici.
Comme tétanisée par toute cette agitation devant mes yeux, je me retrouvais incapable de bouger, détaillant chaque coin du regard, analysant tout. Mon cœur s'emballait d'avantage lorsque je voyais Lukas se faire plaquer contre le capot d'un voiture par deux policiers, lui passant les menottes alors qu'il se débattait comme un fou et que quatre gars autour de lui hurlaient sur les bleus de le laisser tranquille, eux mêmes retenus par des agents.
-Bouges wesh!
Sans que je n'ai le temps de comprendre quoi que ce soit, je voyais Tarik tirer fortement mon bras, me forçant à courir pour le suivre. Il nous faisait entrer dans un bâtiment, nous faisait longer le couloir, avant d'ouvrir un placard à balais miteux et de nous y enfermer tous les deux. Déjà, depuis quand un placard un balais se ferme de l'intérieur, et surtout pourquoi Tarik en avait la clé?
-Nan nan nan j'peux pas rester enfermée ici Tarik, commençais-je déjà à haleter
-J'sais, respire juste, wAllah c'est bientôt finis
-J'arrive pas, grognais-je en sentant un point dans ma poitrine
-Regarde moi, respire, fais comme moi
-J'arrive pas putain!
-Chut cris pas zebi ils vont nous entendre wesh! Écoute oim, si on sort maintenant, toi et moi on va s'faire serrer et passer la nuit au comico, j'presume que t'as pas envie et moi non plus. Sers les dents pendant un moment, et après on sort
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Dans le noir -Tarik Andrieu
Фанфик« crime passionnel que j'commet » Commencée le 13 mai 2019