79

6.1K 304 153
                                    

-Quand c'est pas l'un c'est l'autre enfaite, c'est trop wAllah moi j'vais d'venir ouf avec leurs conneries. J'suis à deux doigts d'te dire qu'on prends nos affaires et on s'barre d'ici qu'tout les deux, loin d'toute cette merde là

Tarik pestait ainsi depuis dix minutes, sans répit, depuis qu'on était rentré. Il était maintenant quatorze heure, et les nerfs étaient bien tendus. Déjà en tenue plus confortable et étendue sur le lit, prête à faire une sieste, je le regardais tourner en rond en insultant la terre entière, tout en envoyant ses vêtements au quatre coins de la pièce.

-Sah tu veux pas qu'on s'barre là? demandait-il en se tournant vers moi

-Tu pourrais pas laisser Nabil tout seul, arrêtes tes bêtises et viens t'allonger, tentais-je

-Nan mais sah c'est trop là, et l'autre qui veut un million là, ma bite ouais

-Il est repartis avec un chèque là?

-Avec cinq mille, et il a été prévenu qu'il avait pas intérêt à faire la michto et en d'mander trop

-Et tu penses qu'il va pas revenir demander plus?

-Il a pas intérêt en tout cas, parce que wAllah j'le démarre

Vu la remarque qu'il nous avait fait à Lukas et moi avant de partir, je n'étais pas convaincu qu'il ne reviendrait pas en demander plus.

-Ça va pas la tête, et puis quoi encore? pouffait-il. Un million wesh, il a cru qu'on le chiait l'argent ou quoi? Lui ça s'voit il était pas là quand on galèrait nos races à s'payer l'studio et qu'on s'tuait pendant des nuits pour faire des trucs carrés. Si il pense qu'on va jeter l'argent par les fenêtres sous prétexte qu'on rentre de tournée et qu'ça a bien marché il a pété un plomb lui

-Tu peux venir t'allonger et te reposer? On en reparlera après si tu veux, tentais-je encore

Tout en continuant de grogner, il éteignait la lumière et enfin, il se glissait à mes côtés dans le lit. Mais quelque chose me disait que ça ne voulait pas pour autant dire qu'il allait se reposer et se taire.

-Et en plus ce gros bouffon là, ses remarques à deux balles parce que t'es allé réveiller Nab, mais j'ai juré il est taré, c'est un baisé dans sa tête

-Tarik maintenant tu la ferme et tu dors s'teu-plait, arrêtes de t'énerver bêtement c'est pas en faisant ça que ça changera la situation de toute façon, alors s'il te plait maintenant fais une sieste, et on verra après, claquais-je

-Arrêtes de m'donner des ordres toi, grognait-il

-Fais moi un câlin

-J'viens d'te dire quoi?

-Et moi j'viens d'te dire quoi?

Il me toisait du regard un moment, un sourcil relevé, avant de soupirer puis se jeter sur ma poitrine, encerclant mon buste de ses bras. D'habitude ça le calmait d'être dans cette position, il s'y endormait toujours rapidement, et j'espérais bien que ça marche aujourd'hui. J'avais grandement besoin d'une petite sieste.


(...)


Quand j'ouvrais les yeux, je me retrouvais seule dans le lit. La faible lumière qui passait à travers les rideaux me laissait penser qu'on était déjà bien avancés dans la fin de l'après-midi, mais je ne m'attendais pas à voir dix neuf heure trente s'afficher sur mon téléphone. Je maudissais Tarik de ne pas m'avoir réveillé plus tôt, et je comptais bien le lui faire savoir. En descendant les marches tout en m'étirant, je constatais avec surprise que toutes les lumières du rez-de-chaussée étaient éteintes et qu'il n'y avais aucun bruits. Et une fois dans le salon, je n'avais pas besoin d'aller plus loin pour être déjà convaincu que j'étais seule à la maison.

Dans le noir -Tarik AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant