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-J't'en supplie arrêtes de faire le mec mort là, j'sais que tu l'es pas

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-J't'en supplie arrêtes de faire le mec mort là, j'sais que tu l'es pas

Dès que je paniquais, je ne pouvais pas m'empêcher de parler sans m'arrêter, et toujours sur le ton de l'ironie. C'était un automatisme naturel chez moi, que j'avais depuis que j'étais enfant. Du coup, voir Tarik dans cet état, me faisait paniquer au maximum.
Me penchant contre son torse, je constatais que son cœur battait toujours, il ne me répondait juste pas et ne réagissais pas quand je le faisais bouger. Ça me rassurait déjà un peu, même si ce n'était pas encore ça.

Mettant de côté ma phobie du contact physique, mon côté infirmière prenait le dessus. J'attrapais sa main dans la mienne, après l'avoir surélevé sur ma cuisse après m'être mise à genoux par terre.

-Tarik, c'est moi, c'est Chloé. Si tu m'entends sers ma main

Après quelques secondes sans réponse, il finissait par serrer et ma main, me faisant soupirer de soulager. Il devait être juste sonné, pas inconscient et ça, c'était déjà bien.

-Ok, j'vais t'aider à te relever et on va rentrer d'accord? Enfin j'sais même pas pourquoi j'te demande parce que c'est moi qui décide la

Réunissant toute ma force, peu présente à cause de mon corps de gringalet comme dirait Nabil, je me débrouillais pour le relever, puis l'appuyait sur mon épaule pour le maintenant en équilibre. Je le sentais bien, j'allais galerer comme jamais pour le ramener jusqu'à chez nous, surtout pour monter les escaliers mais je n'avais pas d'autre choix.

-Prends appuie sur moi, j'te ramène. Respire, garde les yeux ouverts d'accord?

J'avais l'air conne a parler toute seule, mais c'était important qu'il reste avec moi.
Chassant de mon esprit l'imagination que je m'étais faite concernant la réaction de Nabil si son frère venait à mourir, je me concentrais sur ma marche et sur la distance qu'il me restais à parcourir en soutenant entièrement Tarik sur une épaule.

-Faut qu't'arrêtes d'aller à la salle Tarik, j'arrive même pas à t'porter téma! Dios mio t'es lourd!

Après dix minutes à galerer à le porter dans les escaliers, on arrivait enfin chez moi. Je l'avais entendu pousser des grognements horribles pendant toute notre montée des marches. J'avais décidé de l'emmener chez moi pour le soigner un peu, jugeant qu'il n'avait pas de quoi faire chez lui, alors que moi, en tant qu'ancienne infirmière, j'avais tout ce dont j'avais besoin.

Décidant qu'il serait plus à l'aise dans mon lit que sur le canapé, je l'emmenais jusqu'à ma chambre, et le déposais aussi délicatement que possible sur le matelas. La encore, un grognement roque sortait de ses lèvres, accompagné d'une grimace de douleur. Je comprenais alors, et après avoir regardé mes mains complètement ensanglantées, que son visage n'était pas le seul endroit abîmé de son corps.
Pour que mes mains soit autant tachés de sang, c'était qu'il était blessé quelque part à l'abdomen et que c'était plutôt violent. Puisque mes mains avaient été posés sur son torse pour l'aider à marcher, c'était obligé.

Dans le noir -Tarik AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant