Cette Maladie.

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PDV Silas

Cela doit bien faire 3 heures interminables que je fixe le plafond de ma chambre. 3 heures que je me remémore les souvenirs que j'ai de mon père et de mon grand père. Ils sont morts depuis peu mais j'ai l'impression que ça fait une éternité. Ma mère est complètement sonnée par leur perte. Elle ne mange plus. Ne dors plus. Ses paroles se limitent à des "oui" "non" "je sais pas". Je ne sais plus quoi faire pour l'aider. La nuit, la meilleure amie de ma mère m'a raconté qu'elle passait son temps à pleurer, puis qu'elle s'endormait dû à l'épuisement. Je sais qu'avec le temps ça passera, mais en attendant ça me prend carrément aux tripes de la voir comme ça. C'est ma mère. Elle a toujours été la pour moi, quand ça n'allait pas, quand j'étais découragé. Et moi je ne suis même pas capable de la faire sourire, ou du moins de lui changer les idées pour que ça aille mieux.

Je suis pitoyable.

Talia commence à aller mieux. Elle se nourrit à nouveau, elle dort un peu plus la nuit et essaie de s'occuper un maximum et de ne pas rester trop seule dans son coin. Je suis fiere d'elle. Elle remonte doucement mais sûrement, la pente. Les médecins ont dit qu'elle était en pseudo dépression et que pour ne pas aggraver la situation, nous devions beaucoup nous occuper d'elle. Mon amie a également retrouvé le sourire. Et ça, c'est un grand pas. Parce que Talia est une fille qui sourie tout le temps, elle est comme Athénaïs, toujours à redonner le sourire aux gens, à dire des bêtises, à faire n'importe quoi dans le seul but d'amuser les gens.

Athénaïs.

Oui, Athénaïs. Comment va-t-on lui annoncer ça ? Je n'en sais toujours rien. On a pas de nouvelle d'elle. Comment savoir si elle est encore en vie ? Elle doit être en vit, il le faut, sinon on ne le supportera pas. Trop de êtres chers sont à déplorer depuis quelques temps, pour qu'on en perde encore. Et puis..

-Silas ? M'appelle une voix derrière la porte de ma chambre.

-Tu peux rentrer Chase.

Mon pote rentre dans ma chambre. Je distingue sa silhouette malgré l'obscurité de la pièce. Il avance à l'aveuglette tandis que moi je le regarde avec amusement. Soudain, il se cogne le pied dans mon lit et lâche un juron. Quant à moi, je ricane.

-Ça fait mal hein ?

-Ta gueule. Allumes plutôt la lumière au lieu de te foutre de ma tronche. Marmonne Chase.

Je ne réponds rien. Voyant que je ne bougerai pas le petit doigt, il continue dans sa lancée et fini par atteindre ma fenêtre. Ni une, ni deux, il ouvre brusquement le rideau. Les rayons du soleil pénètrent dans la chambre en un rien de temps, m'arrachant un gémissement de douleur.

-Aller le vampire, debout. J'ai quelque chose à te montrer.

La seule réponse que mon ami obtient est une sorte de grognement. Mes yeux sont toujours fermés, mon corps allongé de tout son long dans mon lit. Je reçois ensuite des trucs au visage, je comprends vite que ce sont des vêtements.

-Aller habilles toi Silas. On va pas y passer la journée. Dit Chase tandis que j'ouvre difficilement les yeux.

-Qu'est-ce que tu as de si important à me montrer ?

-Tu verras par toi même.

-J'espère pour toi que ça vaut le coup.

-Ouais ouais, aller magne toi le joint.

J'enfile le t-shirt et le short qu'il m'a sorti à la va-vite et le suit. Nous longeons le couloir des chambres, puis nous arrivons près de la sienne. Il s'arrête devant sa porte puis se tourne vers moi, un sourire en coin sur ses lèvres. Je le regarde en haussant les sourcils, un regard interrogateur. Chase ouvre finalement la porte, nous y pénétrons par la suite. J'observe sa chambre et attends qu'il daigne enfin à me dire ce que je fais ici.

Die or live to fallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant