Chapitre 8

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CHAPITRE 8

Les semaines filèrent sans que Draco y trouve grand intérêt. Le froid se faisait de plus en plus sentir. Les feuilles du Saule Cogneur s'étaient teinté de leur robe de cuivre automnale. Les oiseaux chantaient de moins en moins au dehors. Les nuages, de plus en plus nombreux, formaient un voile grisâtre dans le ciel et filtraient la lumière du soleil. Ce dernier devenait d'ailleurs plus timide à mesure que les jours passaient. Une fine rosée se déposait sur l'herbe du parc de Poudlard et une fumée légère montait de la cheminée de la cabane du garde-chasse de l'école.

Les devoirs donnés aux élèves de cinquième année s'amoncelaient et s'entassaient dans les dortoirs et dans les salles communes. La bibliothèque, plus prisée que jamais, restait silencieuse uniquement grâce à la ténacité mordante de Mrs Pince. Les discussions lors des repas tournaient autour des examens et des dernières dissertations de potions et de métamorphose. Les entraînements de Quidditch et le début des matchs, prévu en novembre, n'occupaient plus autant les esprits qu'auparavant.

La tension entre les Serpentard et les Gryffondor grimpaient chaque jour un peu plus. Surtout depuis que Ron Weasley avait reçu une beuglante de la part de sa mère. Les Serpentard en avaient bien évidemment profité pour rappeler la défaite cuisante du rouquin face à Draco. Ce dernier craignait de recevoir ces lettres rouges qui pouvaient exploser si on ne les ouvrait pas à temps. Mais il n'avait eu le droit qu'à de simples remontrances dans une lettre tout à fait normale. Ce n'était pas le comportement que l'on attendait de lui. Son père reconnaissait cependant son courage et l'avait félicité, de manière subtile évidemment. Mais Draco savait déchiffré cette attention si particulière que lui portaient Lucius et Narcissa Malfoy.

Au sein de sa maison, le jeune sorcier blond se sentait seul. On lui reprochait d'être d'humeur changeante. On ne le reconnaissait plus. D'autres s'étaient intéressés à lui durant les quelques jours suivant le duel avec Weasley puis s'étaient détourné de lui. Draco ne montrait rien mais il souffrait de ces comportements fluctuants. Plus le temps passait et plus il comprenait qu'il ne pouvait pas y avoir de véritables amitiés à Serpentard. Certes, durant ses premières années, il ne s'attardait pas sur ce type de relations. Il avait Crabbe et Goyle, ces deux idiots qui s'avéraient très utiles en cas de problèmes. Mais maintenant qu'il était plus mature, un manque creusait son esprit. Il voulait trouver une personne qui saurait l'écouter et le rassurer. Une personne sur qui il pourrait compter sans prendre le risque d'être trahi.

En sortant de la bibliothèque, prenant la direction des cachots où se trouvait sa salle commune, des voix accrochèrent l'oreille de Draco. Elles parlaient relativement bas et de manière précipitée. Draco s'approcha discrètement, tout en rangeant ses livres dans son sac à bandoulière. Caché dans un recoin poussiéreux où se balançait une petite araignée velue qui observait Draco d'un air de reproche, le blond aperçu trois silhouettes bien familières. Potter, Weasley et Granger semblaient en grande discussion. 

- C'est une idée totalement stupide, disait Potter d'un air agacé.

- Harry ! On ne nous apprend rien, semblait insister Granger.

- Combien de personnes veulent venir ? capitula le sorcier à la cicatrice.

- Cinq pour le moment. Il n'y aura pas grand monde.

- Allez Harry, c'est une bonne idée, renchérit Weasley en donnant un coup léger dans l'épaule de son ami.

- La première sortie à Pré-au-Lard est ce week-end. C'est parfait ! ajouta encore Granger.

Les voix des trois Gryffondor s'éloignèrent dans les couloirs. Draco se détacha du mur et secoua frénétiquement sa robe où l'araignée avait décidé de se poser. Qu'il avait horreur de ces bestioles ! Comme beaucoup d'autres choses d'ailleurs... L'arachnide fila à tout allure se réfugier dans le recoin pour remonter sur sa toile. Draco reprit son chemin vers la cabane du garde-chasse, bien content de ce qu'il venait d'entendre.

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant