Chapitre 51

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CHAPITRE 51

Patience est vertu. Les Moldus ne possèdent peut-être pas la magie mais certains ont au moins le sens du verbe et de la logique. Stanislas Serpentard leur reconnaissait au moins cela. Pour autant, il doutait vraiment de la perspicacité de ce proverbe... surtout en ce moment. Il attendait depuis des heures la venue de Cornelius Fudge, sagement installé dans le bureau du ministre. La surveillance du ministère laissait à désirer ces derniers temps...

Pour se divertir, Stanislas effleurait les étagères remplies de dossiers divers d'importance plus ou moins grande. Lorsqu'il en eut assez d'inspecter les moindres recoins de la pièce, il fouina dans les dossiers à la recherche de choses intéressantes. Le fils Serpentard prenait soin de ne faire aucun bruit. Mieux valait garder les Aurors à distance pour quelques temps.

- Voyez vous ça, murmura-t-il en se parlant à lui-même.

Le sorcier au regard émeraude attrapa une chemise beige où des lettres enflammées révélèrent son nom avant de disparaître aussitôt. Stanislas usait de sa magie ancienne afin de déjouer les sorts de sécurité appliqués au sein du ministère. Et qu'il était aisé de se jouer des règles lorsque l'on possédait un savoir millénaire !

Stanislas s'installa avec nonchalance dans le fauteuil du ministre et s'attela à la lecture de son dossier. Quelles informations le ministère pouvait-il avoir sur lui ? À quand remontaient-elles ? Stanislas ne supportait pas l'idée d'être espionné même s'il se doutait que la communauté magique gardait un œil sur lui. Avec le retour de Voldemort, il espérait passer plus inaperçu.

Le fils Serpentard quitta ses pensées pour se plonger sérieusement dans la lecture de ce mystérieux dossier. Il y découvrit sans grande surprise des références à son rôle de conseiller auprès de Lord Voldemort. En revanche, il apprit que plusieurs Aurors surveillaient ses faits et gestes. En temps normal, cela l'aurait amusé mais lire le nom de Nymphadora Tonks ne lui plaisait guère. Sa qualité de membre de l'Ordre du Phénix lui permettait d'obtenir de plus amples informations sur lui que n'importe quel autre Auror...

Stanislas prit un air pensif. Qu'avait bien pu dire Albus Dumbledore de son attitude ? S'il perdait l'Ordre sa vengeance serait plus complexe à mettre en œuvre... mais pas impossible pour autant.

Un sifflement léger sortir le sorcier de sa rêverie. Il soupira en levant les yeux au ciel, ignorant ce bruit familier. Pourtant, lorsque après quelques minutes de silence un nouveau sifflement s'éleva, Stanislas n'eut d'autre choix que d'y prêter attention. Aussi, il plongea la main dans son veston émeraude pour en sortir un minuscule serpent tenant dans sa main.

- Sois patient, soupira Stanislas à voix basse.

- Passsienssse n'est pas fasssile dans ssset état, siffla furieusement Nazca.

- Tu as tort d'être en colère. Cette taille te vas à ravir, se moqua Stanislas.

Le serpent noir d'Herzil dévoila ses crocs pour s'abattre sur la main de son sorcier. Ce dernier retint une exclamation de douleur et posa le minuscule serpent sur le bureau pour mieux regarder sa main. Deux points rouges ressortaient de sa peau blême dans le creux de sa paume.

- Asticot, grogna Stanislas.

Nazca siffla avant de glisser rageusement à l'autre bout du bureau. Finalement, il trouva le moyen de rejoindre le sol et de se lover dans un coin replié du tapis, devant la cheminée.

- Très bien, souffla Stanislas, mais je te réduirais à nouveau pour rentrer.

- Sssse n'est pas néssssessssaire.

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant