Chapitre 35

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CHAPITRE 35

Bien loin du Square Grimmaurd, dans le vaste salon du Manoir Malfoy, Stanislas Serpentard sirotait un vin de haute qualité en observant les flammes s'agiter dans l'âtre de la cheminée ouvragée. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas remis les pieds dans la demeure des Malfoy. Il en avait presque oublié les ressemblances avec son château.

Confortablement installé dans un fauteuil, il se trouvait en pleine discussion avec Lucius Malfoy tandis que Lunzy, l'elfe de maison, apportait en silence quelques mignardises sous le regard gourmand de Nazca, enroulé sur le tapis devant le feu de cheminée.

- Je suis surpris de n'avoir reçu aucune lettre de Draco, exposa le sorcier aux longs cheveux blonds. Je suppose qu'il trouve largement de quoi s'occuper.

- Si par occupation tu entends fouiner partout dans ce cas oui, il s'occupe parfaitement bien, répondit Stanislas avec un léger sourire.

Un silence suivit ces paroles. Visiblement, Lucius n'appréciait guère le comportement de son fils. Narcissa s'était absentée quelques minutes plus tôt mais Stanislas voyait clairement l'air attendri qu'elle aurait pris à cette nouvelle. Stanislas porta son verre à ses lèvres d'un air pensif. Narcissa lui rappelait sa très chère mère disparue bien trop tôt. Le sorcier au regard émeraude se perdit dans ses souvenirs, une fois de plus. Il revit cet air noble et ce sourire fin et léger que sa mère portait à merveille.

- Je n'aurai pas dû t'accuser de la sorte.

Stanislas sortit de sa rêverie pour poser un regard franchement surpris sur Lucius. Celui-ci semblait reconnaître ses torts et c'était loin d'être une habitude. Quelque part, malgré sa surprise, Stanislas s'en sentait honoré. Lucius et lui restaient similaires. Le descendant de Salazar savait que de telles paroles s'apparentaient d'ordinaire à une faiblesse.

- Serais-tu en train de t'excuser, Lucius ? demanda Stanislas, l'œil taquin.

- Ne me force pas à te mettre dehors si tôt, soupira l'intéressé en faisant tournoyer son vin dans son verre d'un air faussement agacé.

- Je dois te confier que ton invitation m'a étonné. Me faire venir ici est très risqué au vue de tes activités. Voldemort te fais confiance mais toi tu le crains.

- Il y a une nuance entre la loyauté et la crainte, Stanislas, siffla Lucius. Par ailleurs, reprit-il avec plus de douceur, je te dois une relation cordiale. Tu veilles sur mon fils depuis ton arrivée à Poudlard.

- Moi qui pensais que cela te déplaisais, susurra Stanislas.

- C'était le cas, grogna le blond en relevant la tête avec fierté. Néanmoins, tu l'as protégé de nombreux dangers. Et tu le fais une fois encore en l'accueillant dans ta demeure.

Stanislas ne sut que répondre. Il hocha la tête avec un léger sourire courtois. Il excellait dans l'art du mensonge mais cacher à Lucius la vérité sur l'endroit où se trouvait son fils ne lui plaisait guère. L'Ordre avait ses contraintes. Mais depuis quand s'y pliait-il ? Le sorcier au regard émeraude perçut rapidement l'air suspicieux de Lucius. Ce dernier venait de le percer à jour...

- À ce propos, soupira Stanislas d'un air désolé. J'ai peut-être omis quelques détails sur la situation de Draco.

- Quel genre de détails ?

Lucius et Stanislas portèrent tous deux leurs regards sur Narcissa qui revenait du Chemin de Travers avec des robes luxueuses faites sur mesure. Ses prunelles alarmées passaient de son mari à Stanislas.

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant