ÉPILOGUE
Ses paupières s'étaient fermées des heures plus tôt, laissant son esprit et son corps se reposer dans un noir envoûtant, à l'abri du monde et des douleurs qui le peuplaient. Les rêves l'avaient happé en leur sein et le berçaient doucement. Depuis combien de temps était-il ici, à flotter agréablement dans cette obscurité rassurante ? Peut-être trop longtemps...
Lorsqu'il ouvrit les yeux, ses prunelles claires peinèrent à retrouver leurs repères. Un voile noir oppressant le cernait, l'engloutissait dangereusement. Où se trouvait-il ? Où l'avait-on emmené ? Son corps tremblait légèrement, frissonnant de douleur. Ses muscles, à force de se tendre, le faisaient atrocement souffrir. Parfois il imaginait que quelqu'un viendrait l'aider, le sortir de ses tourments mais il avait perdu espoir depuis longtemps. Personne ne se présenterait. Plus maintenant, plus après toutes les erreurs qu'il avait pu commettre.
Soudain, il distingua une masse informe de l'autre côté de la pièce, dans l'obscurité. Un léger bruit de frottement attira son attention. Il connaissait ce son mais où l'avait-il entendu ? Cette peau lisse et noire, il l'avait déjà vu... Nazca, pensa-t-il. Alors tout n'était peut-être pas perdu.
Des rires s'élevèrent soudain dans une pièce adjacente. Une porte s'ouvrit et la lumière brûla la pièce, aveuglant le regard fragile de notre cher sorcier. Celui-ci rampa pour s'éloigner un peu de l'affreuse lumière et des trois silhouettes dangereuses qui s'y découpaient.
- Ton père doit être affreusement déçu de toi, ricana la voix rauque et raillée de Greyback.
La peur s'infiltra dans ses veines, galopant dans son cœur. Une main ferme empoigna ses cheveux pour le tirer au travers de la pièce et il ne put que se débattre, trop affaibli pour faire quoi que ce soit d'autre. Il fut projeté violemment à terre et sa tête heurta le sol de plein fouet, déclenchant le rire de ses bourreaux. Ne lui avait-on pas promis une punition des plus douloureuse ?
- Tu souilles le sang de ta famille, traître ! cracha alors Amycus Carrow.
En relevant la tête, il aperçut un peu plus clairement la masse reptilienne qui se tenait dans la cellule en face de celle où il se trouvait. Retenu par des longues chaînes d'acier, le serpent semblait inconscient. Des pics plongeaient dans sa chair pour le maintenir tranquille et le sang coulait le long de ses écailles dans une sorte de poésie horrifique.
La respiration de notre ami s'accéléra brutalement. S'en était donc fini de lui... Aux mains des disciples du Seigneur des Ténèbres, il souffrirait encore et encore. Personne ne viendrait le sauver. On l'avait abandonné quelques heures plus tôt. Ou peut-être cela remontait-il à quelques jours ? Des semaines ? Il perdait la notion du temps, enfermé ainsi dans le noir.
- Me permets-tu, mon frère ?
- Mais je t'en prie, Alecto. Voyons voir combien de temps il tient cette fois-ci.
- Endoloris !
Un feu dévorant se déversa dans ses veines. Souhaitait-on sa mort pour que cela le fasse souffrir à ce point ? Alors même qu'il luttait pour les retenir, ses hurlements déchirèrent la pièce. Il aurait aimé ne pas leur faire ce plaisir mais la douleur lui faisait perdre ses moyens. Des souvenirs affluèrent dans son esprit. Il revit le regard froid de son cher père et l'absence de fierté dans ces prunelles grises et sans éclat.
Le visage émacié laissa place à un sourire cruel dansant devant ses yeux. Deux fentes rouges se changèrent bientôt en des yeux rieurs et moqueurs, ceux de Lord Voldemort. Sa baguette blanche similaire à un os fouilla sa chair avec ce même sortilège de torture. Avait-il ressenti une douleur aussi vive la première fois ? Il ne savait plus.
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A travers les yeux du serpent
FanfictionJugé, mis à l'écart, conditionné par des parents conservateurs, Draco Malfoy est un jeune sorcier qui gâche son potentiel en brimant avec plaisir les "Sang-de-Bourbes" et les "Traîtres à leur sang". Mais que se passerait-il si Draco Malfoy, fils de...