Chapitre 52

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CHAPITRE 52

Perché dans le ciel, le soleil réchauffait le château de Poudlard. Le calme remplaçait le vacarme qu'avait provoqué la nouvelle du retour de Voldemort. Les cœurs s'étaient allégés avec la réhabilitation de Dumbledore et le rétablissement de McGonagall. Il y avait cependant un voile de tristesse qui planait sur l'école. Certains pleuraient la perte de proche, d'autres comprenaient que leur enfance innocente s'achevait cette année.

Le jeune Draco Malfoy fixait d'un air absent le vaste parc depuis une fenêtre du château. Il craignait la fin de l'année plus que tout. Stanislas ne s'était plus montré depuis l'incident du Département des Mystères. Draco espérait le revoir et recevoir une fois encore son aide face à la colère de son père. Cela faisait des jours qu'il attendait et plus le temps passait, plus il perdait l'espoir de revoir son parrain. Stanislas l'abandonnait au moment où Draco avait le plus besoin de lui. Son parrain aurait pu égayer un peu les vacances désastreuses qu'il s'apprêtait à passer.

Dans la Grande Salle, dans les couloirs, les élèves parlaient de ce qu'ils feraient durant leurs vacances. Certains partiraient en voyage, d'autres rendraient visite à leur famille. Draco ne prévoyait rien de tout cela. Il flânerait dans les jardins pour lutter contre l'ennui. Peut-être essaierait-il de négocier pour avoir tout de même le cadeau d'anniversaire dont lui avait parlé sa chère mère. Elle serait moins sévère que son père, comme toujours, mais Draco appréhendait de voir dans son regard la même déception que celle qui habitait déjà les prunelles froides de son père.

- Tu as fait preuve d'un grand courage.

Draco sursauta légèrement. Lorsqu'il se retourna, il découvrit le visage bienveillant d'Albus Dumbledore. Le jeune Malfoy réfléchit un moment, fouillant sa mémoire à la recherche d'une attitude courageuse, d'un instant où la peur ne l'avait pas assailli. Il secoua la tête, préférant ne pas répondre par des mots au cas où sa voix trahirait son état d'esprit.

- La bravoure peut se trouver ailleurs que dans les actes, Draco.

- Je ne suis pas brave, grogna le blond. Et je ne suis pas Potter. Je n'ai pas besoin de vos morales.

- Il faut beaucoup de courage pour affronter sa famille, remarqua le directeur avant de s'éloigner.

Draco releva la tête vers le vieux sorcier. Sa bravoure transparaissait dans son esprit mais pas encore dans ses actes. Chaque fois que son père était là, il hésitait et finissait par reculer. Réalisait-il seulement ce qu'il avait accompli ? Sa simple venue au Département des Mystères relevait du miracle.

- Professeur ? Je n'ai pas de nouvelles de Stanislas...

Dumbledore se retourna vers le jeune sorcier. Un air sombre traversa son visage. L'inquiétude qui tenaillait Draco depuis quelques jours grandit encore.

- Je crains que Stanislas ne soit bientôt confronté aux démons de son passé.

Le jeune Malfoy détourna le regard tandis que le directeur s'avançait à nouveau vers lui. Qu'allait-il encore lui dire ? Une autre parole mystérieuse et incompréhensible ? Dumbledore semblait très doué pour cela et quelque part, Draco entendait un peu les conseils de Stanislas... Les deux sorciers maniaient l'art de la parole à merveille.

- Un jeune sorcier ne devrait pas avoir de tels problèmes à régler.

- Je n'y peux rien... grogna Draco. Je pouvais passer une année parfaitement normale... Sauf que Stanislas est arrivé.

- Crois-tu vraiment que cela soit de sa faute ? Parfois, il suffit d'une écoute et de conseils pour comprendre qui nous sommes, dit sagement Dumbledore. Je crois que tu devrais rejoindre la Grande Salle. Il y a encore une Coupe à gagner.

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant