Chapitre 36

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CHAPITRE 36

Bien ancré dans le présent, Draco ruminait dans sa chambre depuis déjà trois jours. Trois jours insupportables où il avait dû partager la même table que des sorciers de bas rang et une Sang-de-Bourbe. Qui aurait pu rêver meilleures vacances ? Dire qu'il pourrait se trouver dans son jardin à se prélasser. Au lieu de cela, il se retrouvait enfermé dans une demeure poussiéreuse et mal fréquentée !

Passablement énervé, le jeune Malfoy descendit les marches de l'escalier en grommelant. Ses parents n'avaient toujours pas répondu à sa lettre. Le Manoir Malfoy était-il si loin de l'endroit où il se trouvait ? Ses parents ne lui feraient pas le coup de ne pas répondre tout de même... Et puis pourquoi le feraient-ils d'ailleurs ? À moins que... Peut-être savaient-ils où se trouvait Draco ?

Le blond prit la direction de la salle à manger. Comme toujours, le silence se fit lorsqu'il entra mais il n'y faisait plus attention. Il ne sortait de sa chambre que très rarement en dehors des repas. Il se laissa tomber sur une chaise puis attrapa de quoi s'alimenter.

- Tu es bien silencieux ce matin, commenta Sirius en l'observant d'un air suspicieux.

- Je n'ai rien à vous dire, rétorqua Draco d'un ton sec.

Draco plongea sa petite cuillère dans son chocolat d'un air bougon. Sa mauvaise humeur ne passerait pas inaperçue. D'ailleurs, il réfléchissait déjà à son comportement du jour et à la manière dont il pourrait faire sortir Sirius de ses gonds. Molly Weasley veillerait à ce que les choses n'aillent pas trop loin. Draco ne craignait donc rien et il en profiterait.

- Où est passé ton hibou ? lança l'animagus.

- Parti faire un tour, mentit le blond. Il avait besoin de voler. C'est le but d'un oiseau, non ?

Son regard gris rempli d'insolence croisa celui de Sirius. Draco ne baissa pas les yeux cette fois-ci. Sa colère lui donnait certainement du courage. Peut-être un peu trop d'ailleurs...

- Et où l'as-tu envoyé voler ?

- Nul part. Je ne le dirige pas encore. 

- Vraiment ? J'aurais pourtant juré apercevoir une lettre accrochée à sa patte lorsqu'il s'est envolé.

- Apparemment Azkaban laisse plus de traces que prévu, siffla Draco.

Sirius se raidit aussitôt. Son regard devint plus noir. Il se leva d'un bond et s'approcha de Draco. Ce dernier commençait déjà à perdre son courage. Il était peut-être allé trop loin... Au même moment, Granger et Ginny entrèrent dans la pièce suivies de près par les trois frères Weasley et Potter. Intérieurement, Draco remercia le destin de l'avoir sauvé d'une entrevue trop oppressante avec Sirius Black.

L'animagus quitta la pièce après avoir salué les nouveaux arrivants, prétextant devoir chercher Kreattur. Évidemment, cette excuse éveilla des soupçons et les regards ne tardèrent pas à se tourner vers Draco. Ce dernier resta le nez plongé dans son petit-déjeuner, obstiné à ne pas décrocher un mot à ces imbéciles.

D'ailleurs, dès qu'il eut terminé de manger, il quitta la table pour laisser ses rivaux discuter en paix. Il serait bien mieux dans la chambre poussiéreuse qu'on lui avait attribuée plutôt qu'aux côtés de Potter et sa clique.

- Vous m'avez l'air d'une humeur massacrante, mon cher.

Draco releva la tête d'un coup, agréablement surpris par la voix reptilienne de Stanislas Serpentard et la présence de Nazca. Puis, le jeune homme se rappela du refus de son professeur lorsqu'il lui avait demandé de l'accompagner au Manoir Malfoy. Le Serpentard serra les dents. Je vais vous faire voir à quel point je suis d'une humeur massacrante ! pensa-t-il avec colère.

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant