CHAPITRE 49
Perdus dans le sombre violet du ciel, volant au dessus des montagnes et des forêts, sept silhouettes se confondaient avec l'obscurité de la nuit tombante. Il n'y avait pas une personne pour penser à regarder l'immensité de ce voile percé d'étoiles à cette heure-ci. Les lumières s'allumaient dans les villages à mesure que le ciel se dévêtissait de ses couleurs pastels pour prendre sa robe piquée de points scintillants. Seules ces boules de lumière permettaient aux cavaliers de se rendre compte de leur vitesse et de la hauteur à laquelle ils volaient.
Le vent frais leur mordait le visage et engourdissait leurs membres. Draco peinait à garder ses doigts serrés dans cette crinière qu'il ne voyait pas. S'il lâchait, il ne pourrait se rattraper nul part. Ce fut la peur de cette chute vertigineuse qui lui permit de tenir jusqu'à Londres. Le sang pulsait dans ses jambes et la douleur se diffusait partout dans son corps. Il perdait la notion du temps. Depuis combien d'heures survolait-il ces villes, ces prairies, ces montagnes et ces lacs dont il ne discernait presque plus rien ?
Soudain, le jeune Malfoy se sentit glisser en avant. Un cri sonore déchira le ciel. Il était en train de tomber ! Pourtant, il sentait toujours cette peau lisse et ce corps chaud entre ses jambes. Les ronds orangés s'agrandissaient, éclatants dans l'obscurité. Draco distinguait désormais les autres. La crinière rousse de Ginny flottait au vent tandis que la plus jeune des Weasley se crispait au maximum.
Le trottoir se rapprochait de plus en plus et ils eurent l'impression de foncer droit dessus. Draco se prépara à l'impact et ferma les yeux, peu décidé à voir le fracas de sa chute. Le vent cessa de cingler son visage. Lorsqu'il rouvrit les yeux, le blond fut surpris de la douceur de l'atterrissage. Iln'avait pas senti le moindre soubresaut ni entendu le moindre bruit. Il se laissa glisser du dos du Sombral et grimaça lorsque ses pieds rencontrèrent la dureté sur sol. Toute sa douleur se réveilla d'un coup.
Potter était déjà debout, certainement aux côtés de sa monture. Weasley atterrit plus loin et tomba à la renverse. Malgré sa souffrance, Draco trouva assez d'énergie pour pouffer de rire sous le regard noir de Potter.
- Plus jamais... dit le rouquin. Plus jamais je ne monte sur ces trucs.
- Sans vouloir t'affoler, Weasley, il y a encore le retour, remarqua Draco.
Le visage du rouquin devint encore plus pâle qu'il ne l'était déjà, faisant ressortir les tâches de rousseurs dispersées sur les joues du sorcier. Ginny et Granger mirent pied à terre avec plus de grâce mais semblaient soulagées par la fin de ce voyage. Quant à Londubat, il tremblait comme une feuille et sauta littéralement de sa monture, tranchant avec le calme serein de Lovegood.
Attendant la suite de l'aventure, Draco posa une main sur le Sombral qu'il entendait souffler à côté de lui. Il remonta avec précaution les flancs de l'animal jusqu'à sentir la colonne vertébrale. Puis il glissa vers l'avant, redescendit doucement sur les épaules en évitant les ailes du mieux qu'il le put. Il put enfin caresser l'encolure fine, squelettique mais musclée de sa monture invisible. Étonnamment, la peau lisse de son Sombral ressemblait aux fins tissus utilisés pour les robes de haute couture de sa mère.
- Où va-t-on maintenant ? demanda Lovegood de sa voix rêveuse.
Le jeune Malfoy entendit des bruits métalliques et fut soudain propulsé à terre par ce qu'il imagina être une aile de Sombral. Il passa sa main dans ses cheveux en grimaçant, frottant sa tête à l'endroit de l'impact. En tournant la tête, il aperçut des déchets dans une benne à ordure qui bougeaient tout seuls... Les Sombral cherchaient de quoi s'alimenter après ce long voyage.
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A travers les yeux du serpent
FanfictionJugé, mis à l'écart, conditionné par des parents conservateurs, Draco Malfoy est un jeune sorcier qui gâche son potentiel en brimant avec plaisir les "Sang-de-Bourbes" et les "Traîtres à leur sang". Mais que se passerait-il si Draco Malfoy, fils de...