Chapitre 20

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CHAPITRE 20

Le clapotis de l'eau résonnait de manière apaisante dans la salle commune de Serpentard encore silencieuse. Quelques parchemins laissés là témoignaient du passage matinal des plus travailleurs. Une partie d'échec non terminée attendait patiemment que l'on daigne s'attarder sur elle. Le feu de la cheminée se mourrait dans son âtre, rendant la pièce un peu plus sombre. Les lanternes argentées diffusaient une faible lumière verte insuffisante.

Encore à moitié endormi, Draco Malfoy gravit les marches venant du dortoir des garçons. Le préfet devait réduire cette pile de devoirs accumulés depuis le début de la semaine. Le relâchement des vacances de Noël se faisait encore sentir et il peinait à reprendre le rythme des cours. L'absence de toute autre personne dans la pièce lui serait profitable. Draco avisa l'un des bureaux proches des alcôves afin de bénéficier d'un maximum de lumière et se mit au travail.

Durant plusieurs heures, il ne quitta pas ses parchemins. Le mouvement alentour des élèves sortant de la salle commune pour prendre leur petit-déjeuner ne l'affola pas. Le week-end lui permettait de prendre son temps. D'ailleurs, du temps il en aurait besoin pour rattraper son retard surtout que ses devoirs n'étaient pas des plus simples. Les dissertations, toutes matières confondues, se faisaient de plus en plus compliquées, portant sur des sujets bien souvent très vastes qu'il fallait précisé. Quant aux lectures, lorsqu'elles n'étaient pas imposées, elles se révélaient indispensables pour comprendre les différents aspects théoriques des matières.

Draco perdait son temps à fouiller les livres et autres manuels pour approfondir le cours, notamment en divination, en astronomie et en potions. La botanique restait assez simple mais le Serpentard détestait tellement cette matière qu'il la négligeait de plus en plus. Le cours de soins aux créatures magiques était de loin le plus affreux moment à passer dans la semaine. Hagrid n'avait vraisemblablement toujours pas la fibre pédagogique. Les autres matières ne posaient pas véritablement de difficulté au jeune Malfoy.

Le parchemin jauni se remplissait d'encre noir à mesure que le temps passait. Encore quelques lignes et Draco passerait au commentaire d'histoire de la magie sur une énième révolte des gobelins.

Quelques jours plus tôt, le blond envisageait de ficher ses cours afin de les réduire et n'en retenir que l'essentiel. Mais il devait d'abord terminé tout ses devoirs et doutait franchement de trouver le temps pour cette nouvelle méthode d'apprentissage. Celle-ci lui serait pourtant bien utile. Il pouvait se contenter de schémas explicatifs en botanique, en divination et en astronomie. Les sortilèges et la métamorphose ne lui posaient aucuns problèmes. L'histoire de la magie, en revanche, demandait un effort de mémoire considérable tout comme les potions. Draco appréhendait aussi le B.U.S.E de défense contre les forces du mal. Comment allait-il pouvoir réussir un examen auquel il n'était absolument pas préparé en cours ? C'était d'une absurdité sans nom ! Lucius Malfoy entrerait dans une colère noire si son fils n'obtenait pas tout ses B.U.S.E avec des notes correctes.

Lorsque la faim se fit sentir, Draco quitta sa salle commune pour rejoindre la Grande Salle où il retrouva ses amis habituels. En ce jour bien gris, Draco affichait une humeur maussade. De tristes pensées traversaient sans cesse son esprit. Avec amertume, le blond remarqua à quel point il serait aisé de le briser tant ses souvenirs se teintaient de noir, comme des millions de petites tâches sur son bonheur enfantin. Le Seigneur des Ténèbres s'amuserait bien. Le mal-être du jeune sorcier dériva vers une colère sourde que même les mots doux de Pansy ne parvinrent pas à apaiser.

Aussitôt après le déjeuner, Draco se trouvait à errer dans le parc du château, seul. Broyer du noir ne l'aiderait pas mais il ressentait le besoin de réfléchir et d'être un peu seul. Ses pas le menèrent presque machinalement vers cette petite clairière faiblement éclairée par un soleil timide. Le vent frais caressait l'herbe encore gelée. Draco s'appuya contre la barrière de l'enclos où se trouvait Nazca, espérant voir le long reptile de huit mètres sortir de sa cachette. Mais le serpent ne se montrait pas. Peut-être Basilis l'avait-il vraiment déplacé cette fois-ci ?

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant