Chapitre 9

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CHAPITRE 9

Une fine couche de gel recouvrait le parc du château. Les feuilles jaunes ou oranges des arbres se paraient de cette pellicule blanche givrée annonçant un hiver froid et apparemment en avance. Le mois d'octobre se ferait donc frileux. Dans le potager du garde-chasse,des citrouilles poussaient, attendant patiemment la célébration de Halloween. De rares oiseaux chantonnaient en volant autour de la cabane d'où s'élevait une fumée grisâtre.

À l'intérieur du château, les couloirs s'étaient vidés de ses élèves pour les laisser occuper la Grande Salle. Des centaines de hiboux voletaient, déposant paquets, enveloppes et journaux sur les quatre longues tables dédiées à chaque Maisons de Poudlard. À la table de Gryffondor, Harry Potter venait de recevoir une lettre qui firent longuement parler le sorcier à la cicatrice et ses deux fidèles amis, Hermione Granger et Ron Weasley. D'une humeur particulièrement curieuse, Draco Malfoy les observait avec intensité. Il ne possédait pas plus d'informations quant à cette étrange réunion qui s'était déroulée à la Tête de Sanglier. Mais quelque chose lui disait que cette lettre ne venait pas de n'importe qui et qu'elle avait une certaine importance. Ce qu'il ne savait pas, c'est que la plupart des lettres que recevaient son rival étaient écrites de la main de Sirius Black lui-même.

Le courrier se faisait en revanche bien rare pour le jeune Malfoy. Pas un seul colis de friandises, pas une petite lettre. Il en recevait plus rien depuis quelques jours déjà. Il n'aurait su dire pourquoi. Peut-être son père attendait-il des nouvelles de ses efforts en classe ? Soit, Draco lui écrirait une dissertation sur la manière dont il se comporte durant ses cours et sur sa capacité à surpasser Granger dans certaines matières. D'ailleurs, Draco regrettait amèrement de ne pas avoir travaillé dès sa première année. Il avait pris pour acquis un bon nombre de choses. Certes, la magie coulait naturellement dans son sang et sa famille était l'une des plus puissantes et des plus nobles, mais cela ne justifiait pas le relâchement. La nuit précédente, Draco avait même réfléchi à un moyen de pénétrer dans la réserve de la bibliothèque. Il y trouverait certainement tout un tas de magie qu'il ne pourrait jamais étudier. Peut-être qu'avec un peu de chance il y aurait de quoi arrêter ses cauchemars ?

Draco termina son petit-déjeuner pour se diriger ensuite vers la cabane du garde-chasse. Quelle idée de leur présenter des créatures par un froid pareil ! D'ailleurs, le jeune Serpentard ne manqua pas de le faire remarquer à Hagrid qu'il n'appréciait toujours pas. Durant le cours, Hagrid leur présenta une de ces créatures que Draco jugeait sans grand intérêt : le Croup. Ce chien a deux queues ressemblait à un gros fox-terrier. Cet animal particulièrement glouton ne cessait de mastiquer une grosse chaussure qui devait très certainement appartenir au garde-chasse. Draco ne s'intéressa réellement au cours que lorsque Hagrid mentionna l'agressivité des Croups à l'égard des Moldus.

- Étrange qu'il ne s'en soit pas encore pris à ceux qui infestent l'école, ricana le blond à voix haute. 

Il entraîna avec lui quelques railleries supplémentaires de la part des Serpentard. Mais à part des regards noirs ou outrés, ils ne récoltèrent pas grand chose. L'effet recherché n'eut pas lieu. Dommage ! Mais Draco aurait bien d'autres moments pour semer la pagaille ou provoquer ses camarades.

Un léger sifflement attira son attention derrière Hagrid qui tentait désormais d'empêcher le Croup de grignoter le Livre des Monstres de Neville Londubat. Le serpent noir d'Herzil venait de sortir de sa grotte où il avait été placé dès son arrivée. Il fixait avec agacement le Croup qui aboyait bruyamment. Nazca aimait le calme, se souvint Draco. Le long serpent de huit mètres commença une longue lamentation que seuls Harry et Draco pouvaient comprendre. Le jeune Malfoy croisa d'ailleurs le regard de son rival qui semblait l'interroger du regard. Draco haussa les épaules d'un air nonchalant pour simple réponse tandis que Nazca continuait de se plaindre de la proximité de la bestiole et des élèves de son enclos. Le serpent s'enroula sur lui-même sans quitter le Croup du regard puis siffla fortement. Hagrid se retourna enfin vers le reptile avec un long soupir désespéré.

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant