A travers les yeux du serpent

Chapitre 45

CHAPITRE 45

La lumière chaleureuse de l'astre solaire caressait les traits fins et harmonieux de Draco Malfoy, redessinant avec précision les formes angéliques de son visage et illuminant d'un éclat doré sa chevelure soyeuse. Pour autant, sa clarté ne réveillait pas l'ange endormi, gardé par sa douce Pansy. Cette dernière ne devait sa présence auprès de Draco qu'à Stanislas Serpentard. Lui-même passait voir son filleul, s'assurant par là même que Mrs Pomfresh n'est pas chassé Pansy de l'infirmerie.

Ce matin-là, au moment où Stanislas rendait visite à son protégé, la préfète de Serpentard caressait tendrement les cheveux de son petit ami. Aussi Stanislas décida-t-il de faire demi-tour, préférant laisser les amoureux à leurs affaires. Qui était-il pour briser ce moment ? Draco méritait ces instants de bonheur.

Lorsque la porte de l'infirmerie se ferma sur son parrain, Draco ouvrit les yeux en gémissant plaintivement. Pansy porta aussitôt sa main dans les cheveux de son bien-aimé, jetant déjà des coups d'œil inquiets autour d'elle afin de voir où se trouvait Mrs Pomfresh. Cette attitude arracha un sourire au jeune Malfoy.

- Je vais bien, lui assura-t-il d'une voix raillée.

- Tu n'as plus mal ? s'affola Pansy. Oh Draco tu étais dans un état tellement affreux ! J'ai eu peur.

Draco soupira un peu tout en attirant contre lui sa petite amie. Il lui parla longuement jusqu'à ce qu'elle ne panique plus. Puis, elle lui raconta ce qui s'était passé : le Cognard, sa chute vertigineuse et sa perte de connaissance. Draco écouta avec une attention remarquable. Néanmoins, sa petite amie oubliait de lui préciser le plus important.

- Qui a remporté le match alors ? demanda-t-il avec avidité.

- Nous mais...

- C'est vrai ? Comment c'est possible ?

- Tu avais le Vif d'or dans les mains avant de te prendre le Cognard. Tu ne t'en souviens pas ?

Le blond réfléchit un moment. À vrai dire, il revoyait clairement le Vif d'or s'éloigner de lui... S'il confia ce secret à Pansy, il ne le dirait à personne d'autre. Il entoucherait tout de même deux mots à son parrain !

Tandis que son regard se baladait sur les quelques friandises et rares cartes de rétablissement, Draco se perdit dans ses pensées. Ces derniers mois, il se rendait compte à quel point il avait été négligeant avec Pansy. Elle était toujours à ses côtés mais il ne lui parlait pas, ou très peu, de ce qui le tracassait.

- Pansy ? Pansy, qu'est-ce que tu as ?

La brune venait de tourner la tête d'un air boudeur, les lèvres pincées et le regard piqué de jalousie. D'un geste sec, elle attrapa deux cartes qu'elle avait tout juste aperçue et les lui fourra dans les mains. Draco découvrit dans un frisson désagréable les noms de Ginny Weasley et de Hermione Granger au bas des cartes.

Le blond releva un regard un peu perdu vers Pansy. Cette dernière le fixait toujours, attendant visiblement une explication plausible à la situation. Par habitude, Draco s'essaya d'abord à la séduire par de belles paroles mais une pointe de culpabilité lui rongea le cœur. Il ne pouvait plus agir de la sorte avec elle. Il devait lui parler, lui dire tout ce qu'il lui avait caché.

- Pansy, je crois que j'ai... je t'ai caché des choses en pensant que ce serait mieux mais...

- Tu t'es trompé, lâcha-t-elle avec sévérité. Si je ne sers que d'apparat ou de trophée dis-le tout de suite.

- Ne dis pas n'importe quoi ! s'étrangla Draco.

Le jeune Malfoy prit délicatement la main de Pansy entre ses doigts. Il était encore faible et ne voulait pas d'une dispute si tôt après son réveil. D'ailleurs, il s'employa à lui expliquer tout ce qui lui était arrivé depuis le début de l'année : ses cauchemars, la visite du Seigneur des Ténèbres, la raison de ses tensions avec Blaise, les disputes avec son père, l'A.D et la manière dont il s'était rendu compte qu'il faisait fausse route depuis le début. Tout y passa et Pansy, qui écoutait sans rien dire, ne parvenait plus à reconnaître son Draco. Pour autant, elle comprenait mieux son comportement mystérieux et cachottier.