Chapitre 37

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CHAPITRE 37

La grisaille matinale à laquelle Draco s'était habitué depuis le début de ses vacances fut chassée par une douce lumière envoûtante. Elle perçait les rideaux déjà bien troués pour éclairer la chambre de Draco. La poussière volant dans la pièce se teintait de reflets dorés, la rendant presque agréable à regarder. Mais elle n'eut pas le privilège de réveiller le Serpentard.

Trop excité à l'idée de revoir ses parents, le blond s'habillait déjà. Une fois cela fait, il écrivit une lettre pour Pansy. Il laisserait le soin à ses parents de la lui envoyer. Pas question que Pansy ne voit Hedwige arriver chez elle. Que penserait-elle ?

Le temps lui paraissait trop long. Il tournait en rond sans savoir quoi faire. Après quelques minutes, il dévala les escaliers pour aller s'affaler dans le canapé du salon. De toute façon, personne n'était encore levé. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait.

Sa bonne humeur impressionna grandement les membres de l'Ordre et ses camarades de classe. Mais cela ne changea en rien le comportement de Draco vis à vis d'eux. Il n'aida pas plus à dresser la table ou à prendre soin de la maison. Qu'en avait-il à faire ? Ce n'était certainement pas un sorcier de son rang qui allait s'abaisser encore à de telles tâches de serviteur !

Néanmoins, le jeune Malfoy se montrait bien moins irritable et moins agressif. Il répondait avec courtoisie lorsqu'on lui adressait la parole. Oh bien sûr, il n'aurait quitté pour rien au monde son air narquois ou son regard méprisant. Il restait tout de même supérieur à ces sorciers. Mais il faisait en sorte que cela soit plus discret, plus présentable. En fait, il imitait clairement son père qui avait le don de montrer son désaccord de manière raisonnée et contrôlée tandis que Draco était impulsif.

Même durant le repas du midi Draco fut assez agréable. Il ne commença à redevenir susceptible qu'en début d'après-midi. L'impatience bouillonnait dans ses veines et le rendait insupportable. D'ailleurs, il s'en prit plusieurs fois à Kreattur,cet elfe bon à rien qui ne savait plus comment entretenir une maison !

- Laisse-le tranquille, Malfoy !

- Tu préfères que je m'en prenne à toi peut-être, Granger ? 

- Je vous l'avais dit. Un Malfoy de bonne humeur c'est suspect, bougonna Weasley.

Draco ne releva pas la remarque. S'il l'avait fait, Sirius se serait certainement interposé et il en aurait encore souffert pendant des heures ! Mieux valait laisser tomber pour l'instant. Il leur ferait payer leur insolence une fois à Poudlard. Quoique... Il restait membre de l'A.D... Et alors ? pensa-t-il. Ça ne m'empêchera pas de les détester.

De sa chambre, Draco entendit quelqu'un toquer à la porte d'entrée. Puis, les gonds de la porte grincèrent. Il sentit de son lit la présence apaisante de Nazca. Comment pouvait-il ressentir à ce point l'âme du serpent ? Peut-être était-ce parce que le reptile lui permettait d'être Fourchelang.

Draco ne perdit pas plus de temps à réfléchir. Il attrapa sa baguette et la lettre écrite pour Pansy avant de dévaler les escaliers en trombe. Il manqua même de glisser une fois sur le parquet du rez-de-chaussée. Il tomba nez à nez avec Alastor Maugrey. Cela coupa d'ailleurs sa course de manière plus que désagréable.

- Fais plus attention, grogna Fol-Œil.

- Mon cher Alastor, susurra Stanislas, ce jeune homme a parfaitement le droit d'être maladroit. Aujourd'hui est un grand jour pour lui. Il échappe à cette immonde demeure et à un hôte peu accueillant. Vous en seriez ravi aussi, n'est-ce pas ?

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant