Chapitre 38

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CHAPITRE 38

Le vent timide osait à peine faire bruisser les feuilles des arbres. Les oiseaux se taisaient, posés sur les plus hautes branches des sapins et des chênes dont les troncs mimaient les barreaux d'une cage. D'épais nuages voilèrent le ciel, empêchant le soleil de travers la barrière végétale. Un tapis d'ombre s'étendait, couvrant d'un air menaçant les six silhouettes présentes alors.

Stanislas Serpentard arborait le sourire le plus énigmatique qui soit. Peut-être aurait-on pu y déceler de l'ironie, du sarcasme et une pointe de cruauté. Sa cape frémissait légèrement sous l'effet du vent ambiant. Son élégance et sa tenue criaient sa richesse.

Glissant à ses côtés, un serpent long de huit mètres sifflait furieusement. Il protégeait son territoire mais aussi ce jeune sorcier à la chevelure d'or toujours caché dans les buissons. Personne ne toucherait au jeune Draco Malfoy.

- Je vous ai posé une question, rappela Stanislas. Vous feriez mieux d'y répondre avant que ma patience n'atteigne ses limites.

Face au silence de ses camarades, Bellatrix Lestrange s'avança sans crainte. Elle releva le menton d'un air parfaitement méprisant. L'homme qui se tenait devant elle n'était plus celui qu'elle avait connu et aimé. Il n'était plus qu'un traître, un éventuel adversaire.

- Le Seigneur des Ténèbres t'ordonne de revenir dans ses rangs, clama-t-elle avec fermeté.

Stanislas la jaugea un bref instant avant d'éclater de rire, ce rire reptilien qui vous glaçait le sang. D'ailleurs, toujours caché dans son buisson, Draco fut parcourut d'un long frisson désagréable. L'étrange mélodie du rire de Stanislas s'évapora dans les airs. Puis, le sorcier au regard émeraude s'approcha, quittant la protection de son bouclier magique.

- Et il t'envoie toi pour me convaincre ? ricana-t-il. J'ai déjà donné ma réponse et je ne la changerais pas. Même pour toi, ma chère Bella.

- Tu n'as pas le droit de refuser un tel honneur ! Tu ne...

- Je n'ai pas d'ordres à recevoir de qui que ce soit, siffla brusquement le fils Serpentard. Je ne porte pas sa marque et ne la porterais jamais. Sur ce, passez une agréable journée.

Jamais autant de mépris ne s'était lu sur le visage fin de Stanislas Serpentard. Du moins pas depuis un sacré bout de temps... Le fils de Salazar se détourna des Mangemorts pour retourner sur ses terres. Bellatrix semblait littéralement sur le point d'exploser de rage.

Lorsque le père de Goyle tenta de lui envoyer un sort, Stanislas fit apparaître un immense voile blanc qui se referma sur la lueur verte pour l'étouffer jusqu'à la faire disparaître. Il darda sur l'auteur de l'attaque un regard noir.

- Tu n'aurais jamais dû.

Contre toute attente, Stanislas ne sortit pas sa baguette. Il marmonna en Fourchelang tandis que Nazca montrait les crocs derrière lui. Une sphère orangée se forma entre ses mains. Quelques instants plus tard, elle se retrouva sur Goyle. Celui-ci fut propulsé sur plusieurs mètres jusqu'à heurter le tronc d'un arbre. Il retomba au sol, assommé.

Draco resta sagement caché. Il n'allait certainement pas se mêler à un combat pareil. Et puis, si les Mangemorts le voyaient ici s'en était fini de lui. Quelque part, cela l'arrangeait bien. Il détestait combattre. Il devait bien avouer que son courage n'était pas encore au point... En revanche, il en avait bien assez pour ne pas déguerpir et se mettre à l'abri dans le château de Stanislas.

Les sorts fusaient en tout sens avec une rapidité et une puissance bien plus impressionnantes que les petits duels de l'A.D. Un Avada Kedavra fendit un arbre juste à côté de Nazca. Ce dernier siffla furieusement avant de s'attaquer à Macnair. Ses longs crocs s'enfoncèrent dans la chair du Mangemort et un long cri s'éleva dans la forêt.

A travers les yeux du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant