Shinji ouvrit la porte de son grand appartement et invita Anko à entrer. Elle avait l'impression que sa dernière venue ici remontait à une éternité.
— Je n'ai pas vraiment besoin de te faire visiter les lieux, tu connais déjà.
Anko lui lança un regard qui le laissa plein de doute.
— Là, tu peux voir la cuisine, et par la une salle de séjour avec des toilettes.
— Ah oui ? Je ne savais pas qu'il y avait une autre pièce à part ce salon.
— C'est là-bas que je vais pour me détendre. J'y laisse aussi plein de choses que j'ai récupérées de chez mes parents. À l'étage, il y a les chambres, et les salles de bain. Sans oublier les autres toilettes.
— « Les » salles de bains ? s'étonna Anko dans un murmure.
— Je te propose de te laisser l'étage. Je vivrai en bas, et toi en haut, ça te convient ?
— Euh... mais, et votre chambre ? Elle est en haut elle aussi non ?
— Je peux très bien dormir dans le deuxième salon. Je ne voudrais pas te déranger.
— Vous êtes chez vous, vous pouvez garder votre chambre. Je ne vais pas vous faire déplacer inutilement.
— Tu veux manger quelque chose ? Ou bien boire ?
— Non merci. Je... Pourquoi vous faites ça ?
— Va t'installer. Choisis la chambre que tu veux, dit Shinji, expédiant sa question.
— Merci beaucoup.
— Je devine que tu n'es allée voir de médecin pour ton bébé.
Anko lui apporte confirmation.
— Alors je t'emmènerai en voir un.
Anko respira un grand coup. Son calvaire était-il complétement terminé ? Pouvait-elle enfin relâcher la pression ? Les mains tremblantes, elle s'appuya sur la rampe des escaliers pour pouvoir monter.
— Shinji...
— Oui ? répond-il précipitamment.
— Je crois que... je crois bien que c'est vous le père du bébé.
Les yeux de l'homme s'ouvrirent grand.
— Pou-pourquoi penses-tu cela ?
— Parce que... tu étais le premier.
Il s'approcha, à petit pas.
— Le premier ?
— Oui.
— Tu veux dire que tu étais...
— Non. Non, parce qu'avant, il y avait eu les copains de ce porc de Johnny et bien d'autre clients... ce n'est pas l'un d'eux. Je le sais, acheva-t-elle en plantant son regard dans le sien.
— Je...
— Je vais me coucher.
Il était encore tôt, mais Anko était épuisée.
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, pas de Shinji. Il doit être au travail, pensa-t-elle. Elle descendit en notant une légère odeur de friture dans l'air.
— Bonjour mademoiselle, vous êtes enfin levée ?
Une femme était là. Sortie de nulle part. Elle portait un uniforme de domestique comme dans les dessins animé et lui souriait de manière bienveillante. Un sourire de maman.
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ChickLitLorsque Anko devient mère au modeste âge de 14 ans, elle pense que sa vie est finie, qu'elle ne réussira jamais à entreprendre quoi que ce soit, et que tout le monde lui tournera le dos. Pourtant, elle réussit à tourné la situation à son avantage :...