Épisode 18 · L'amour de sa vie

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Septembre 2019 

Ren venait d'avoir 27 ans. Lui et Megumi entretenaient une relation à distance depuis un mois déjà. Ils s'appelaient tous les jours, même si cela ne durait que 2 minutes. Avec le décalage horaire, ajouter à cela leur planning respectif, il n'avait jamais vraiment de temps pour eux.

Ren venait tout juste d'annoncer leur relation à ses frères. Ken le félicita, mais il était en vérité hors de lui. Il se doutait bien que les sentiments de son frère pour Megumi étaient partagés, mais il se serait bin passé d'en avoir confirmation. Jamais une femme n'avait préféré son minable frère à lui. Jamais. Plusieurs fois des femmes s'étaient intéressées à ses frères et les avaient lâchement laissés de côté pour lui. C'était toujours lui, Ken, qui passait la nuit avec elles.

Jaloux et envieux du bonheur tout frais de son frère, il ne pu s'empêcher d'aller raconter à son aîné qu'il avait couché avec Megumi à de multiple reprises. Ren n'avait à peine réagit, alors il rajouta des détails, sans succès. Ren n'était pas dupe. Après cette « révélation », il contacta directement sa nouvelle petite amie pour savoir ce qu'il en était. Pour se défendre, Megumi raconta tout ce qui avait pu se passer entre elle et Ken. Ren n'eut aucun mal à la croire, car il avait une totale confiance en elle.

- Je ne suis pas très fière, mais je te jure que ce n'est jamais aller plus loin. Ni il y a cinq ans, ni durant ces vacances. Pour moi il n'y a qu'une raison de coucher avec une personne : c'est l'amour. Et je n'aime pas Ken.

*

Ken se trouvait dans son appartement. Il faisait des exercices de musculation, non pas parce qu'il était l'heure de sa séance du jour, mais parce qu'il s'ennuyait. Ken était plutôt gourmand quand il était enfant. La musculation était une manière pour lui de contrôler son poids. Soudain, on sonna à la porte. Il alla ouvrir, ne s'embarrassant pas de couvrir son torse nu. Si c'était une femme de l'autre coté de la porte, il lui ferait sûrement de l'effet.

Surprise ! Ce n'était en aucun cas cette femme-là qu'il s'attendait à voir.

- Maman, constatait-il, déçu.

- Bonsoir mon chéri.

Ken ne comprenait pas ce que sa mère faisait là. Elle et son père étaient partis pour l'étranger quelques mois plus tôt. Personne ne savait quand ils rentreraient, ni quand on les reverrait.

Anko s'affala sur le canapé de son fils. Il était si moelleux qu'elle se sentait nager dedans.

- Maman, qu'est-ce que tu fiches là ?

- Tu es vraiment impoli. Je n'ai pas le droit de venir te voir ? Sers-moi à boire Kenny.

Il obtempéra et alla vider son frigo pour placer devant sa mère tout ce qu'elle était susceptible d'apprécier en terme de boisson.

- Alors, qu'as-tu de beau à me dire ? Oh, avant de t'adresser à moi, enfile un t-shirt. J'avais oublié qu'on était dans un bordel ici, finit-elle à voix basse.

Anko et Ken était comme chien et chat. Aucun ne pouvait saquer l'autre, pourtant, ils s'adoraient.

- Au fait, Parker est venue au Japon récemment. Je me trompe ?

- Non.

- Elle a logé ici je devine.

- Ouais.

- Intéressant. Tu sais qu'il va falloir arrêter vos bêtises. C 'était mignon quand vous aviez cinq ans, mais là, c'est inquiétant.

- Maman...

- Ne te me fiches pas de moi ! Tu me prends pour la dernière des idiotes ?!

- Pourquoi t'es là ?

- Tu vas déménager.

- Quoi ?

- Je n'aime plus cet appartement. Alors je voudrais que tu en trouves un autre.

- Moi, je l'aime bien.

- Qui paye ton loyer mon chéri ?

- Ça va je vais faire des recherches.

Ken avait du mal à suivre sa mère dans ces moments-là. Au détour de leur conversation, il lui apprit que ses frères étaient tout les deux en couple.

- Tao est une nouvelle venue, mais Megumi, je crois que je la connais, réfléchit Anko. Oui, elle me dit quelque chose. Très belle femme.

Elle fit ce sourire narquois qui mettait son fils mal à l'aise.

- Laisse-moi deviner, tu as voulu la baiser.

Ken esquissa un sourire à son tour.

- Ça ne te regarde pas.

- Si elle sort avec ton frère, c'est qu'elle a réussi à passer sur les rails du train Ken sans se faire écraser. Quel exploit. Par contre, tu n'as rien tenté avec Tao. Bizarre. Je sais ! Megumi t'a repoussé, alors tu as tout fait pour réussir ton coup avant de t'occuper de Tao, mais tu n'en as pas eu le temps.

Ken souffla d'exaspération. On aurait dit que sa mère lui avait intégré des caméras de surveillances à la naissance. Quoi qu'il fît, elle le savait.

- Non ! Te connaissant, tu t'es concentré sur Megumi parce qu'elle avait un physique qui te correspond.

Ken haussa le ton, tant il en avait assez de ses remarques. Tao ne l'intéressait pas, voilà tout. Il avait des goûts précis en matière de filles. Parfois il prenait ce qui venait, mais entre Tao et Meg, il n'y avait pas photo. Pourquoi perdre son temps avec l'une alors qu'il désirait l'autre ?

- Et toi mon fils, est-ce que tu as quelqu'un dans ton cœur ? Je rectifie, est-ce que ton pénis aurait enfin retrouvé le chemin de ton caleçon, là où est sa place, ou est-il toujours enfermé dans ton cerveau, contrôlant tes moindres faits et geste ?

Il soupira. Elle entreprit de répéter.

- La réponse est non, la coupa-t-il.

- Ah quel dommage. Bon, tu n'as que 20 ans. Tu finiras par grandir.

Elle le prit finalement dans ses bras et lui en lui disant qu'elle était contente de le voir. Après les retrouvailles, Anko décida de préparer à manger. Ken avait toujours été fou de ses macaronis aux fromages. Il adorait le fromage.

- Maman, je ne te l'ai pas dit tout à l'heure, mais... je crois bien que je l'aime.

- C'est mignon.

Anko ne prit pas la peine de demander de qu'il s'agissait. Elle s'en fichait royalement, même si elle avait sa petite idée sur la question. Et elle savait surtout que son fils était incapable d'aimer qui que ce soit.

En disant à son frère qu'il avait couché avec Megumi, Ken espérait une réaction de sa part. Il pensait que Megumi viendrait l'incendier par messages, mais il n'en fut rien. Cette indifférence était encore pire que celle dont avait fait preuve Ren. C'était insupportable.

- Mais si cette fille ne répond pas, c'est qu'elle n'en a rien à faire de toi.

Et voilà, Anko recommençait. Elle lisait entre les lignes et devinait tout ce à quoi il pensait.

14Where stories live. Discover now