Épisode 14 (part.3) Sen et sa mère

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Mai 2013

Ren avait appris que son petit frère avait retrouvé la raison et était retourné chez leurs parents. Il lui avait fait savoir que s'il souhaitait de nouveaux cohabiter avec lui, il en serait ravi. À présent, leur mère s'occupait de la carrière solo de Sen. Aucun ne savait ce que cela donnerait mais ça ne pouvait pas être pire que ce qu'il avait subit avec cette affreuse Umiko.

On fêtait ce soir l'anniversaire du paternel. Shinji avait à présent 49 ans. Pour l'occasion, Ren l'emmenait dans un restaurant qu'il appréciait tout particulièrement. Non, le reste de la famille n'était pas convié. Ren ne connaissait toujours pas la « vérité » au sujet de ses parents, mais son père et lui avait eu une conversation et il avait finit par ne plus lui en vouloir. Malgré tout le dégoût qu'il avait eu pour lui, Shinji restait son père. Il l'avait toujours très bien traité et Ren n'avait que de très bons souvenirs avec lui.

Alors que Ren s'apprêtait à quitter son appartement, il entendit que l'on frappa à la porte. Lorsqu'il ouvrit, il fut surpris de voir qu'il s'agissait de Suki.

- Salut. Je peux entrer ? demanda-t-elle après que Ren l'eu regardé une dizaine de secondes bouche bée.

- Oui, oui, vas y.

Elle entra, scruta la déco, et prit place sur le canapé.

- On dirait que tu as vu un fantôme.

- C'est parce que c'est le cas. Ça fait une éternité.

Ren et Suki avaient rompu il y a trois ans, peu de temps après qu'il eu mis sa carrière entre parenthèses.

- C'était bien l'Europe ?

- Oui. Étudier dans une université anglaise m'a « ressourcée » !

- Content que ça t'ai plu. Je suis vraiment ravi de te revoir, mais je dois aller retrouver mon père et...

- Oh, d'accord. Désolée, je vais te laisser.

- On a qu'à partir ensemble, j'avais finit de me préparer.

Ren enfila ses chaussures et ouvra la porte, invitant Suki à sortir la première.

- Ren...

- Quand es-tu rentrée ? demanda Ren simultanément. Désolé, je t'ai coupée.

- Je suis rentrée ce matin. Ren je... tu es la première personne que je viens voir.

- Ah bon ? C'est... merci, dit-il ne sachant pas quoi dire d'autre.

- Je voulais te voir parce que ces derniers temps, je n'ai fait que penser à toi. Est-ce que nous deux, c'est vraiment fini ?

- Oui, ça l'est, répondit le jeune homme sans l'ombre d'une hésitation.

- Alors, est-ce que tu m'as aimée ?

- Évidemment. Mais on était des gamins, et en devenant adulte, je me suis bien rendu compte qu'on n'avait pas les même attente.

- Ren, je t'aime.

- Je suis désolé, pas moi.

Suki était au bord des larmes. Il lui avait fallu partir à l'étranger pour se rendre compte qu'elle l'aimait ? Quand elle l'avait lâchement quitté par SMS de son hôtel Thaïlandais, ce n'était pas le discours qu'elle tenait.

- Il n'y a plus aucune chance pour que toi et moi...

- Suki, on a été meilleurs amis toute notre vie. Je t'apprécie beaucoup, mais cela s'arrête là.

Elle semblait blessée. Alors qu'ils arrivaient au bas de l'immeuble, Ren aperçut une voiture qui l'intriguait, garée devant lui. Un homme en sortit.

- Eh ! Ren !

- Tonton Daisuke !

- Je t'avais dit que je viendrais te chercher ce soir ! Regarde ma nouvelle caisse. Elle est magnifique !

Daisuke baissa ses lunettes de soleil.

- Qui est la minette qui t'accompagne ?

- Suki. Tu sais, mon amie.

- Ah ! Tu veux dire ta nana ?

- Non, on est plus ensemble depuis trois ans.

- Ah bon ? Déjà ! Mais quel âge tu as maintenant ?

- J'ai 20 ans tonton. Tu veux qu'on te dépose ? proposa Ren en se tournant vers Suki.

- Non. Ça ira.

Ren s'en voulait de la blesser. Mais que pouvait-il faire de plus ? Il s'était montré poli, courtois, lui faisant comprendre qu'il n'y aurait que de l'amitié avec eux. Malgré tout, il connaissait bien Suki, elle pleurait pour un oui et pour un non. Lorsqu'elle était triste, c'était pire évidement. Avec le temps, elle finirait bien par accepter.

*

L'affaire Umiko, était de l'histoire ancienne. Anko avait réussit à éloigné son fils d'elle et c'était tant mieux. Pour sa nouvelle chanson, Sen demanda à sa mère de jouer dans son clip, comme elle l'avait fait dans celui de Ren. Elle accepta avec joie. C'était une victoire pour lui. Il avait l'impression d'être enfin à la hauteur.

Une fois le clip tourné et en ligne, Sen qui attendait une réponse précise demanda à sa mère ce qu'elle en pensait. À chaque nouvelle vidéo de Ren, Anko s'extasiait : « Ce que tu es beau mon fils ! » en souriant à l'écran avant de le répéter de vive voix dès qu'elle le voyait. Sen attendait que son tour n'arrivât.

- J'aime beaucoup. C'est du travail réussit.

- C'est tout ? Moi, tu me trouves comment ?

- Tu dégages quelque chose de grand. Je trouve que tu as beaucoup évolué.

Sen abandonna l'idée d'entendre ce qu'il souhaitait.

*

14Where stories live. Discover now