Épisode 3 (part.2)

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Anko se débrouillait comme elle pouvait depuis environ deux semaines. Elle ne comptait même plus les jours qui passaient. Après avoir dans un premier temps passé la nuit dans la cage d'escalier d'un immeuble, elle se rendit dans un motel où elle allait avec certains de ses clients. Elle avait supplié le gérant de bien vouloir lui laisser une chambre. Ils se connaissaient bien, puisqu'il fermait les yeux sur les activités de Johnny. Le gérant lui avait alors fit comprendre ce qu'il attendait d'elle en échange d'une chambre. Elle le lui donna et les jours suivant, des hommes toquaient à sa porte informant que le gérant leur avait indiqué cette chambre « s'il voulait se détendre ». Encore une fois, Anko comprit. Même si les hommes payaient le gérant avant de se rendre dans sa chambre, elle réussit à leur extorquer quelques billets à garder pour elle. Mais elle ne pouvait pas rester. Il finirait certainement par la renvoyer.

Le jour de son départ, l'homme voulu la retenir, elle ne s'était alors pas gêner de lui annoncer qu'elle était enceinte. Dégoûté, il l'a laissa s'en aller. Il fallait à présent qu'elle cherchât un nouvel endroit où crécher. Quand sa mère et elle cherchaient un abri, il leur arrivait de sillonner les bars. C'était dans l'un d'entre eux que sa mère avait rencontré Johnny. Elle l'avait dragué, et le jour d'après, elles emménageaient chez lui. Anko pensa qu'il lui fallait agir de la sorte. On lui disait toujours qu'elle faisait plus âgée. Il arrivait que des garçons du lycée et même certains de la fac viennent l'aborder. Il fallait qu'elle trouvât un peu de maquillage pour s'apprêter afin de draguer deux ou trois « pigeons » histoire d'avoir un endroit ou dormir.

Anko ne se rendait compte que son ventre grossissait de jour en jour. Elle n'avait pourtant pas l'impression d'être enceinte. On aurait dit qu'elle avait trop mangé. Chose qui ne lui était pas arrivé depuis des semaines. Elle trouva un banc sur lequel dormir. Puis un parking qui n'était pas mal non plus. Chaque jour, elle changeait d'endroit.

Le collège lui manquait terriblement. Un jour, dans un élan de nostalgie, Anko alla faire un tour dans son ancien quartier. Elle constatât que sa maison était à vendre. Cette maison où elle avait vécu toute son enfance, où elle avait tant de souvenirs. Elle aimerait savoir où se trouvait son père. Même s'il les avait abandonnées, elle voulait savoir ce qu'il devenait. Anko se rendit ensuite devant son ancien collège. Il n'y a personne devant, tout le monde devait être en cours. Elle resta longtemps à le contempler, jusqu'à se faire interrompre par le son de la cloche. Anko se dépêcha alors de partir. Mais elle se plaça assez près pour voir les collégiens et collégiennes sortir et se diriger vers la gare. Elle aimerait tant être de nouveau parmi eux.

— Anko ?

Elle se retourna.

— Oui, c'est bien toi !

— Yui ?

— Tu... Tu vas bien ?

Anko ne voyait pas de quoi son ventre avait l'air vu d'un œil extérieur. Par précaution, elle préféra fermer complétement son manteau.

— Qu'est-ce que tu fais habiller comme ça ?

— Je dois m'en aller. Ravie de t'avoir revue.

— Attends ! Anko, qu'est-ce qui se passe ? Tu as vraiment une sale tête.

— Tu n'a rien entendu a propos de ma famille ?

Yui joua avec ses doigts.

— Eh bien, on dit que ton père n'a plus un sous. Je n'en croyais pas un mot jusqu'au jour ou tu as cessé de venir en cours. Alors c'est vrai ? Tu vis dans un foyer avec des alcooliques ?

— Qui a pu te raconter ça ?

Ça ne l'étonnait en rien. Les gens aimaient colporter des rumeurs, surtout dans ce genre d'école privée.

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