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Épisode 6 (part.3)

Mars 1995

Un soir, alors qu'elle rentrait chez elle, Anko remarqua que les filles de sa classes étaient en train de la suivre. Elle tenta de leur échapper, mais ce fut un échec. Il ne fallait surtout pas que qu'elles sussent où elle habitait. Anko décida alors de tourner en rond pour ne pas rentrer. Sachi et les autres finirent évidemment par se lasser et disparurent.

Anko rentra très tard. Au moment où elle arriva devant l'immeuble, elle tomba nez à nez avec Shinji.

— Anko ? Mais qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ?

— Je... j'avais besoin de prendre l'air.

— Tu es toujours en uniforme, remarqua-t-il. Tu n'es pas rentrée ?

— Je suis allé à la bibliothèque faire mes devoirs.

— Et Ren ? Tu devais préparer le dîner ce soir, tu as oublié ?

— Pardon je... j'avais oublié oui.

— Anko, ça ne suffit pas d'être désolée. Tu crois que Marisa n'a que ça à faire de subir des heures supplémentaires sans même être prévenue ? Ces temps-ci, tu te laisses compétemment aller ! Je sais que tu vas à l'école, mais moi je travaille, alors ne compte pas sur moi pour te reprendre à chaque fois.

— Pourquoi est-ce que tu t'énerves après moi ? C'est la première fois que ça arrive.

— Non. Justement, non. Je ne te reconnais plus Anko. C'est si difficile que ça le collège ?

Elle hocha la tête.

— Moi aussi j'étais un peu déprimé pendant mes études, mais toi, tu sembles complètement différente.

— Les cours sont compliqués... et j'ai peur de ne pas réussir, dit Anko les larmes aux yeux. À l'école, on se moque de moi parce que je suis la plus grande, mais aussi la plus nulle de la classe.

— Ce n'est pas si grave ça. Je comprends que ça te touche, mais tu ne dois pas y prêter attention. Peut-être que le niveau est trop élever là où tu es. Pour le lycée, on pourrait trouver une école moins exigeante.

— Je ne sais pas si je vais pouvoir aller au lycée...

— Anko, tu dois continuer.

Anko ne voulait plus en parler. Shinji ne pouvait pas comprendre. Ce dernier se rendit bien compte que ses reproches l'avaient plus attristée qu'autre chose. Il s'en voulait de s'être montrer si dur avec elle. Un fois à l'appartement, ils renvoyèrent Marisa chez elle et se mirent à table. Anko était loin d'avoir faim. Elle voulait, dormir, oublier, ne plus y penser. Elle see leva et pris la direction de sa chambre.

— Anko, que t'arrive-t-il ?dit Shinji pour la retenir.

Il lui prit la main, en réponse de quoi elle posa sa tête contre le torse de Shinji et pendant un instant, elle oublia tout ce qui la tracassait depuis des mois. Elle était au plus bas. Au collège, les filles n'arrêtaient pas de s'en prendre à elle, de lui voler ses affaires, sa nourriture, de l'insulter pour un oui ou pour un non. Elles avaient même évoqué avec d'autres personnes de la classe la photo du petit garçon à laquelle leur bouc émissaire semblait tant tenir. Quelqu'un avait émit que « puisque c'est une pute, elle a dû oublier de se faire avorter une fois». Tous s'étaient mis en cercle autour de la jeune fille pour savoir si le petit garçon était son fils. Anko n'avait rien dit, mais ils comprirent. Tout devenait clair, les mensonges, les deux ans passés sans aller à l'école. Depuis ça, tout était pire. Anko n'arrive plus à se concentrer, ses notes étaient en chute libre. À la maison, elle était distante. Anko était prête à imploser, mais elle se contenait comme elle le pouvait. C'était bientôt la fin de l'année, elle allait passer les concours d'entrée pour le lycée, et tout se passerait bien.