Épisode 19 (part.2) Implosion

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Anko était sortie faire quelques courses. Elle avait décidé de profiter du confinement pour se reposer de son travail et porter des jeans. Ça devait bien faire des années qu'elle n'avait pas porté de jean. En rentrant, elle trouva Sen et son mari en train de manger des crêpes. Rien que ça. Sen était fou de crêpes depuis son enfance. Près des quais de Seine de Saint-Michel Notre Dame à Paris, les commerçants parisiens vendaient des crêpes de taille impressionnante. Sen pouvait en manger une dizaine d'affiler sans se lasser. Depuis la découverte de ce hobby, Shinji préparait des crêpes de temps en temps. Anko avait toujours refusé d'en faire.

— Salut maman.

— Bonjour, répondit-elle simplement.

Sen était revenu dans la maison familiale pour ne rester seul dans son appartement. Elle le regarda des pieds à la tête. Il était habillé comme un sans-abri et avait la même tête fripée que le jour de sa naissance.

— Tu as une mine épouvantable aujourd'hui.

— C'est parce que je ne suis pas maquillé.

— Tu penses ?

Vu le ton qu'elle employer, Sen comprit qu'avec où sans artifice il devait toujours être « épouvantable ». Son visage se couvrit de nouveau de tristesse.

— Même avec, il y a des gens qu'on ne peut pas sauver, ajouta-t-elle.

— Allons fiston, lui dit Shinji en posant une main sur son épaule. Je suis sûr que tu lui manques à elle aussi.

— Merci, mais ça m'étonnerait. Elle est avec lui. Qu'est-ce qui me dit qu'ils ne sont pas en train d'en faire un troisième.

— Attendez, fit Anko en les rejoignant à table, vous n'êtes quand même pas en train de parler de cette gonzesse qui t'as quitté ?

— Elle s'appelle Tao, maman.

— Je m'en fiche. Non mais tu es un homme ou une loque ? Comment tu peux pleurer pour elle ?

— Je l'aim...

Anko jeta sa main par-dessus son épaule, signe qu'elle n'en avait rien à faire.

— Ça t'apprendra à t'aventurer dans ce genre d'histoire fichue d'avance. Elle avait deux enfants, tu t'attendais à quoi ?

— Anko, l'interrompit son époux.

— Non, il faut lui dire la vérité. Tu t'imaginais déjà papa d'une mignonne petite famille parfaite alors que tu n'es même pas fichu de te laver le visage ? La prochaine fois tu réfléchiras avec ton cerveau et pas avec tes pieds. Je rêve !

Anko s'en alla vers les escaliers laissant Sen qui avait du mal à se retenir de pleurer. Il le fallait pourtant, il n'allait pas s'effondrer devant ses parents. Honte assurée. Mais n'avait-il pas le droit d'être triste ? Il s'était justement installé chez ses parents pour ne pas avoir à affronter son chagrin tout seul, mais vu la manière dont l'accueillait sa mère, il se demandait s'il avait fait le bon choix.

— Elle ne pensait pas ce qu'elle a dit, assura son père en allant remettre de la pâte sur le feu.

— Je suis sûr qu'elle est contente que je me sois fait jeter.

— Mais non, on trouve tous cela dommage.

— Pourquoi tu la défends tout le temps ?

Shinji regarda l'assiette de son fils avec un sourire de façade. Il n'avait pas d'explication à lui fournir. Au même moment, on sonna à la porte. Shinji alla ouvrir et Parker entra suivit d'une valise.

— Tonton, je peux rester ici ? Je ne peux pas rentrer aux États-Unis et Ken commence à me faire flipper.

Shinji ne comprit pas grand chose à la situation, mais la jeune fille était bien évidemment la bienvenue chez eux.

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