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Épisode 16 · Âme sœur

Septembre 2014

Ren était affalé sur le canapé en train de regarder la télé. Il venait de quitter son appartement et en attendant d'emménager dans le nouveau, il avait décidé de retourner un temps chez ses parents.

— Ren, je dois y aller. Tu vas encore rester à ne rien faire ? déplora sa mère.

— Hmmm.

— Laisse ce canapé tranquille. D'ailleurs, Suki m'a demandé d'après toi, tu devrais la rappeler.

— Suki ? Qu'est-ce qu'elle me veut encore ?

— Comment ça qu'est-ce qu'elle te veut ? Ce n'est pas parce tu l'as jetée qu'elle n'a pas le droit de demander comment tu vas.

— Jetée... C'est ça oui...

Anko ne comprenait vraiment pas ce qu'avait Ren en ce moment. Elle le voyait perdu, déprimé, sans trop savoir pourquoi. Il avait peut-être besoin de relâcher la pression.

— Tu viens d'avoir 22 ans. Tu devrais peut-être te trouver une copine, suggéra Anko.

— Quoi ? Tu veux que je me marie et que j'aie des gosses aussi ?

— Pas forcement, mais ça te changerait les idées.

— Non merci, je peux aller au cinéma pour ça.

— Alors bouge-toi.

Puis Anko partit. Ren monta dans son ancienne chambre qui était toujours meublé et se mit devant son ordinateur. Lorsque la maison était vide et qu'il n'avait pas grand-chose à faire, il passait son temps sur le net à écouter des chansons. Peut-être qu'il cherchait à s'inspirer inconsciemment, aller savoir. Il alla s'allonger en laissant son ordinateur dans un coin de son lit. Son truc en ce moment, c'était les covers. Il aimait écouter les reprises de ses propres chansons quand il y en avait, ou celle de générique d'anime. Elles étaient florissantes sur le net.

Il ferma les yeux et laissa les musiques défiler dans ses oreilles. C'est vrai qu'il était plutôt fainéant en ce moment. C'était un coup de mou. Une mélancolie passagère. Soudain, il entendit une voix qui le fit frissonner. Il se demanda à qui appartenait ce timbre si mélodieux. Lors du refrain, il ne tint plus. Il fallait qu'il vît le visage de la femme qui lui faisait cet effet. Il se redressa et porta son ordinateur portable sur ses genoux. La jeune fille s'appelait Ami Ook. C'était en tout cas ce qui était indiqué au bas de la vidéo. Elle était métissée. Ren était incapable de déterminer avec exactitude ses origines, mais il le voyait bien. Elle chantait avec une justesse incomparable. C'était peut-être la plus belle voix qu'il avait entendu de toute son existence.

Ren resta l'après-midi entière à regarder les vidéos de cette jeune fille. Elle dansait aussi bien qu'elle chantait. Ses expressions étaient entières et en plus, elle s'exprimait en plusieurs langues. Coréen, japonais, anglais, espagnol, français et autre. Il était incapable de déterminer d'où elle venait. Il regarda dans les commentaires et vit que la plus part d'entre eux était rédigés en alphabet latin. Ce n'était déjà pas de l'anglais, étant lui-même bilingue il l'aurait reconnu. Il remonta jusqu'à voir ce qu'elle-même avait écrit en postant la vidéo : « Bonjour tout le monde »

— C'est du français, pensa-t-il tout haut.

Il enchaîna les vidéos et tomba sur une d'elle en train de parler. C'était bien du français. Il n'y comprenait rien, mais il savait que c'en était. Sa voix était tout aussi belle parlée que chantée. Il tapa son nom dans le moteur de recherche, et réussit à trouver les informations suivantes : Ami Ook, de son véritable nom Matilde Kang est une chanteuse française d'origine coréenne par sa mère et sénégalaise par son père. Elle est née le 1er décembre 1995 à Tokyo, mais a grandi en France entouré de sa famille qui y était installée.