Chapitre 6

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Point de vue Shuichi

- Saihara, il faut qu'on parle, m'interpelle Harukawa alors que j'allais sortir du réfectoire.

Je me retourne. Je me demande bien ce qu'elle peut me vouloir.

D'un geste de la tête, elle m'indique une pièce vide, à l'abri des oreilles indiscrètes. Je la suis sans trop faire d'histoire, intrigué.

- Qu'est-ce que tu me veux, je l'interroge une fois à l'intérieur.

- Où est Oma ?

- Que... Comment voudrais-tu que je le sache ?

- Ne joue pas à ça Shuichi. Tu l'as vu ça ne fait aucun doute. Alors ? J'attend.

La brune me fixe d'un air noir. C'est vrai qu'elle, plus particulièrement que les autres, n'a jamais pu supporter le mauve. Surtout depuis qu'il l'a forcée à révéler son vrai ultime. Nous sortions à peine du tribunal que j'ai cru qu'il allait y avoir un nouveau meurtre à ce moment-là.

Le problème, c'est que je ne peux rien lui dire. Pas tant que je n'aurais pas moi-même élucidé cette situation.

- Je ne sais pas, Harukawa.

Ce qui, au final, n'est pas un mensonge. Je n'ai absolument aucune idée d'où il peut être à cet instant précis. Lorsque nous nous sommes rendus à l'infirmerie pour trouver de quoi le soigner, je lui ai tourné le dos quelques instants afin de chercher des pansements. C'était largement suffisant pour qu'il s'en aille.

- Tu es de mèche avec lui ? Rappelle-toi ce qu'il a fait à Gokuhara. Il n'hésitera pas une seule seconde à se servir de toi.

Comment l'oublier ?

- Je te jure que c'est la vérité. Je sors du réfectoire tout comme toi. Comment voudrais-tu que je sois au courant de quoi que ce soit ?

- Vous pouvez vous donner un point de rendez-vous.

Je soupire. Je ne vois vraiment pas comment je vais faire pour me sortir de cette situation sans tout avouer. Déjà que je suis un piètre menteur, si en plus elle insiste de la sorte, ça va mal aller. Quand elle s'y met, elle peut être aussi bornée que l'astronaute.

- Ecoute, je te jure que je n'en ai aucune idée d'où il pourrait être actuellement. Vraiment.

- Mais tu l'as croisé récemment. Et ne songe pas à dire le contraire.

- Heu... Non absolument pas. Et je ne vois pas pourquoi tu crois ça.

- Parce que tu es étrange dès qu'on parle de lui et de son absence. Il n'y a que deux options possibles : soit tu l'as rencontré, soit tu l'as tué. Et je ne te vois pas commettre un meurtre.

- Harukawa...

- Tu nous cache quelque chose Shuichi. Je ne suis peut-être pas détective, mais ce n'est pas difficile à deviner.

- D'accord, tu as gagné. Mais je ne peux pas t'en parler. Je suis désolé. Oma est étrange dernièrement et... Je dois m'en charger seul.

- Qu'est ce qui te dit que ce n'est pas encore un de ses pièges ?

- Mon instinct.

C'est à son tour de soupirer.

- Jusqu'à présent tu ne t'es jamais trompé. Mais on parle d'un despote là. De celui qui s'amuse à manipuler tout le monde dans ce jeu.

Pourtant, j'ai l'impression que pour une fois, il ne fait pas semblant. Ces réactions qu'il a ne sont pas simulées. J'en ai l'intime conviction.

- Je serai prudent.

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