Chapitre 40

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Point de vue Kokichi

Une porte se tient face à moi. Je ne l'ai jamais vue, j'en suis persuadé. Alors pourquoi me semble-t-elle si familière ? Et quel est cette angoisse qui me tord le ventre ? Angoisse, mêlée à un profond sentiment de culpabilité.

J'entends alors un bruit dans mon dos et me retourne rapidement. Un garçon portant une tenue blanche et un foulard à carreaux se tient là. Son visage est flou de manière à ce que je n'arrive pas à le distinguer. Il semble hésiter avant de s'approcher.

- Pardon mais... On est où ?

Sans m'adresser la parole, il me dépasse et se met à hauteur de la serrure avant de commencer à s'y attaquer.

- Excuse-moi...

Je tente de lui tapoter doucement l'épaule afin d'attirer son attention mais ma main passe à travers, comme si j'étais constitué d'air.

Est-ce que je suis devenu un fantôme ? C'est l'impression que j'ai en tout cas.

Le garçon se relève après un petit moment et ouvre la porte, laquelle donne sur une chambre plongée dans l'obscurité, avant d'entrer. Curieux, je le suis.

A l'intérieur, un deuxième garçon est allongé dans un lit. Il semble dormir.

Le premier fixe le second, l'air triste.

- Je sais que je n'ai rien à faire ici, il dit tout bas. Je sais que je t'ai blessé. Et je suis désolé. J'espère que tu comprendras que je n'ai agi que pour vous aider. Cette fois, ce n'est pas un mensonge.

Puis, tout doucement, sans geste brusque, il se rapproche encore plus du second jusqu'à ce que leur visage ne soit plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

- Pardon, il chuchote.

Juste après, il pose délicatement ses lèvres sur celui de l'endormi avant de courir hors de la pièce.

Après un petit instant d'hésitation, je sors à mon tour.

- Il est temps de te réveiller maintenant.

Surpris, je regarde le garçon que je suis depuis tout à l'heure. C'est bien à moi qu'il parle, alors que quelques instants avant il n'avait pas l'air de se douter de ma présence. Son regard est fixé sur le mien. Regard que j'arrive enfin à identifier. Après tout, je le croise presque tous les jours dans mon miroir.

De petites larmes coulent sur ses joues. Ou bien dois-je dire sur mes joues ? Car celui qui me fait face n'est autre que moi.

- C'est ce que j'ai voulu, ce que nous avons voulu, il continue. Et nous avons tout perdu après.

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Il va falloir sortir de ton sommeil.

Le mauve tend sa main, m'invitant à la prendre. Ce que je fais après un court instant d'hésitation.

Le décor se met à tourner autour de moi tandis que mon alter ego reste impassible.

- Qu'est-ce que se passe, je hurle.

Je n'obtiens aucune réponse. Au lieu de quoi, j'ouvre les yeux sur mon plafond.

Tout cela n'était donc qu'un rêve ? Il avait l'air si réel pourtant. Je me demande d'ailleurs qui était l'autre personne. Et où étions-nous ?

Des petits coups toqués me sortent de mes pensées.

- Oui, je demande.

- C'est Gonta, il peut entrer ?

Juste un mensonge✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant