Chapitre 26

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Point de vue Shuichi

J'ouvre difficilement un oeil avant de le refermer aussi rapidement, ébloui par la lumière qui rentre à flots dans la pièce où je me trouve.

Autour de moi, j'entends de légers chuchotements, un peu comme une télévision qu'on aurait laissé tourner en fond.

Une petite seconde, comment suis-je arrivé là ? J'étais encore au milieu des ruines de l'école des prodiges condamnés il y a à peine quelques secondes. Je me souviens même avoir attrapé la main de Harukawa avant de passer le mur qui nous séparait de l'extérieur. Alors comment ai-je pu atterrir ici ? Où que ce soit d'ailleurs.

Je tente à nouveau de soulever tout doucement ma paupière. Une tête aux cheveux bleus se dessine dans mon champ de vision. Shirogane ? Mais je la croyais morte.

Cette tuerie ne prendra donc jamais fin ?

- Du calme, murmure-t-elle. Tu es resté longtemps sans bouger, ton corps a besoin de se réadapter.

Comment veut-elle que je reste calme ? Après tout ce qu'elle nous a fait subir ? Comme si j'allais l'écouter.

Je tente, en vain, de me relever. C'est comme si mes muscles refusaient de m'obéir.

Je l'entends soupirer.

- C'est toujours pareil. Mais bon, je suppose qu'on ne peut pas vraiment vous en vouloir après ce que vous venez de traverser.

Un léger grognement se fait entendre sur ma droite. J'essaie de tourner la tête mais ne parvient à rien.

- Voilà une deuxième. Plus qu'une et vous serez au complet. Il était temps que tout ça se finisse.

Le bruit d'une porte qui s'ouvre m'interpelle.

- Salut, lance la bleue, comment ça s'est passé aujourd'hui ?

- Ça peut aller. Je pourrais sûrement bientôt me passer de ces béquilles. J'espère ne plus en avoir besoin à leur réveil.

- Désolée de te décevoir, mais tu es en retard.

Un petit rire s'échappe tandis que mon esprit tente de comprendre comment j'ai pu entendre cette voix. Il est lui aussi censé être mort. Qu'est ce qui se passe ici ? Est-ce que je suis en train de rêver ? Ou de dérailler ? Aurais-je reçu un coup sur la tête ? Suis-je moi aussi mort finalement ?

La femme, qui ressemble de moins en moins à la cosplayeuse, redresse le matelas sur lequel je suis allongé, me permettant de tenir plus ou moins debout.

Lorsque ma vision se stabilise et que je parviens à identifier sans problème celui qui est face à moi, je ne peux empêcher mes yeux de s'humidifier.

- Salut Saihara, la forme ?

- Momota ?

Ma voix est rauque. J'en suis le premier étonné.

- En personne. Ça fait du bien de vous voir enfin. Sérieusement, on aurait dit des cadavres.

- Momota, tu pourrais être moins direct, le réprimande celle qui m'a aidé.

D'ailleurs, maintenant que je vois plus clairement, je peux affirmer que ce n'est pas celle qui a ruiné nos vies.

- Tu devrais retourner à ton lit, continue-t-elle. Tu te remets rapidement mais ce n'est pas une raison pour te surmener.

- On ne devrait pas plutôt les avertir ?

- Ça, c'est mon travail. Alors tu retournes te coucher.

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